Le géant du pneu Michelin annonce la fermeture de deux usines en France, 1 200 emplois menacés
1 254 salariés ont appris la mauvaise nouvelle, mardi 5 novembre : le fabricant de pneumatiques Michelin va fermer ses usines de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), une décision déjà pressentie depuis plusieurs semaines, le géant français mettant en avant "l’effondrement" des ventes des pneus pour camions et camionnettes.
Michelin traverse une année difficile avec le ralentissement du marché des véhicules neufs et la concurrence asiatique. La marque avait déjà fortement réduit son empreinte en France, son premier pays : avec Poitiers, Toul, Joué-lès-Tours et La-Roche-sur-Yon, il aura fermé six usines en vingt ans. Le groupe avait également annoncé un plan de 2 300 suppressions de postes dans l’Hexagone en 2021 : il n’y comptera plus que 18 000 salariés après la fermeture de Cholet et Vannes, dont 8 000 dans l’industrie.
"C’est l’effondrement de l’activité qui a provoqué cette situation, et je veux dire à tous ces salariés que nous ne laisserons personne au bord du chemin", a déclaré le PDG de Michelin Florent Menegaux dans un entretien avec l’AFP. Le géant du pneu n’est pas le seul à tousser : le fort ralentissement du marché automobile provoque de graves difficultés chez les équipementiers européens, petits et grands, et les fermetures de sites s’enchaînent, comme chez le fabricant de jantes Impériales Wheels et les boîtes de vitesses Dumarey Powerglide.
"Les circonstances du marché européen du pneumatique - poids lourds d’un côté, et camionnettes - font que nous ne voyons pas comment nous pourrions recharger ces sites structurellement à moyen et long terme", a expliqué Florent Menegaux. Le PDG de Michelin a également mis en cause une "dégradation lente de la compétitivité" de l’Europe qui empêche d’exporter depuis ce continent. Le groupe prépare d’ailleurs la fermeture d’ici 2025 de deux usines en Allemagne.
Les salariés concernés seront "accompagnés"
La grande usine de Cholet (Maine-et-Loire) emploie 955 salariés, qui fabriquent principalement des petits pneus pour camionnettes (17 pouces et moins). Cette production en déclin sera reprise par des sites du groupe en Italie, en Espagne et en Pologne. Le site de Vannes (Morbihan) compte 299 salariés qui produisent principalement des câbles métalliques pour des pneus fabriqués ensuite en Espagne et en Italie notamment. Le groupe s’engage à "accompagner chacun des salariés concernés avec des solutions sur mesure", avec des offres d’emplois dans d’autres entreprises ou dans le groupe, ou bien en préretraite.
Il "accompagnera également les deux territoires impactés en participant à la création d’au moins autant d’emplois que ceux supprimés", a-t-il promis. A La-Roche-sur-Yon, 635 emplois ont été créés en quatre ans pour 613 emplois supprimés, selon Michelin. A Joué-Lès-Tours, 1 054 emplois ont été créés en quatre ans pour 706 emplois supprimés.
L’intersyndicale du groupe, inquiète pour l’avenir de plusieurs sites français, avait rompu récemment les discussions avec la direction. Michelin compte pourtant proposer aux syndicats un plan "Michelin Industrie France 2030", qui doit permettre "aux sites français et à leurs salariés de mieux se projeter dans le futur".