Pro D2 : quel joueur est capable d'assumer le statut de capitaine du CA Brive ? Décryptage

Vendredi soir, sur la pelouse du stade Georges-Pompidou (où le CAB a sombré, 42-19), Courtney Lawes est apparu sans solution. Comme K.-O. debout.

Pourtant, l’international anglais aux 105 sélections a déjà vécu plusieurs situations compliquées mais encaisser 40 points chez le dernier, ça a de quoi laisser pantois même le joueur le plus expérimenté.

Nommé capitaine à la place de Léo Carbonneau pour cette rencontre, Courtney Lawes n’a pas réussi à emmener ses coéquipiers avec lui. À les tirer vers le haut pour essayer d’amorcer un début de dynamique.

Courtney Lawes et la barrière de la langue

On ne l’a pas non plus vu échanger avec l’arbitre Benjamin Hernandez qui a surtout parlé sans que le Briviste puisse lui répondre, barrière de la langue oblige. À plusieurs reprises, Léo Carbonneau se rapprochait pour tendre l’oreille et faire le relais.

Un relais qui, depuis le début de la saison, s’est aussi souvent fait reprendre par le corps arbitral qui, selon nos informations, ne goûte que très peu aux petites piques adressées par le demi de mêlée de pas encore 20 ans.

Léo Carbonneau peut-il rester capitaine ? 

Alors, qui pour assumer le statut de capitaine ? Courtney Lawes, en phase d’apprentissage du français, peut-il conserver ce rôle ? Il en a évidemment la stature, mais la saison dernière, Ross Moriarty n’avait pas été maintenu dans ce poste justement parce qu’il ne communiquait pas assez bien avec les arbitres.

Léo Carbonneau, dans le dur ces dernières semaines et très certainement en partance pour le Racing la saison prochaine, doit-il conserver ce rôle ? La réponse semble être sans doute dans la question.

Quand il n’est pas blessé, Stuart Olding semble LA bonne personne pour guider le CA Brive. Parfaitement bilingue, l’Irlandais dégage de la sérénité et de l’expérience. Il parvient, de l’aveu même de ses coéquipiers, à rassurer et calmer dans les moments tendus. Le hic, c’est que le polyvalent trois-quarts n’arrive pas à s’inscrire dans la continuité, la faute à plusieurs pépins physiques.

Stuart Olding et Retief Marais en tauliers

Depuis son arrivée en Corrèze, à l’été 2018, Olding (31 ans) a ainsi disputé 96 matches de championnat, Top 14 et Pro D2 confondus, sur 177 possibles, soit à peine plus d’un match sur deux passés sur le terrain. Malheureusement trop peu pour celui qui est demeure toutefois un cadre du vestiaire.

Lui est aussi un cadre. Un leader par l’exemple sur le terrain, toujours présent, jamais blessé, respecté par ses adversaires dans le championnat et dans le vestiaire. Lui, c’est Retief Marais, arrivé en Corrèze en 2017.

À 29 ans, le Sud-Africain semble clairement en pleine possession de ses moyens et rayonne depuis le début de la saison. A-t-il les épaules pour endosser ce rôle de capitaine ? Assurément. En a-t-il l’envie, lui qui est plutôt discret et réservé ? C’est une autre question.

Il n’empêche que le CAB va clairement devoir trancher sur cette question du capitanat. Dans le dur, le club a besoin de leaders. Certains doivent se montrer, d’autres ont l’occasion de se révéler. Le moment est idéal face à Colomiers. 

Benjamin Pommier