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Ноябрь
2024

Après les inondations dévastatrices en Haute-Loire, des repères de crues pour se souvenir et prévenir

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«L’eau est montée jusqu’ici, elle peut repasser par là… ». Voici l’inscription que l’on peut lire sur un panneau apposé à côté d’un repère de crue en bordure du Lignon. Quelques lignes pour rappeler qu’un repère de crue est « le témoin des inondations passées. Ces marques indiquent le niveau atteint lors d’une inondation. Les informations apportées doivent être conservées pour maintenir la mémoire collective et transmettre la connaissance du risque ».Un repère de crue avait été peint sur ce linteau de fenêtre d’une maison à Peyredeyre en bord de Loire. Depuis, la pierre a été réemployée et ne correspond plus au niveau d’une crue. L’écriture traduit une inondation de la fin XIXe ou début XXe siècle.

Une définition simple qui résume bien leur rôle. Car après chaque crue, on nettoie, on répare, les arbres repoussent sur les bords des cours d’eau et au fur et à mesure que les stigmates s’effacent, on finit par oublier lentement que le niveau de l’eau peut remonter aussi haut, et plus encore… D’où l’importance de laisser un repère, une trace indélébile sur un support visible pour plusieurs siècles.

160 ans de repères de crues à Brives

À Brives-Charensac, il y a deux échelles des crues (une sur chaque rive du fleuve) qui donnent plusieurs repères sur des crues depuis près de 160 ans. « Il n’y a pas encore de nouveaux repères installés pour 2024, mais il y en aura, explique Jean-Paul Bringer, premier adjoint au maire de Brives-Charensac. La DDT (Direction départementale des territoires) est venue faire des repères à partir des “laisses de crues”, les traces laissées par le niveau l’eau. » Sur la digue de Charensac, transférée à la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay cette année, une échelle a aussi été installée. « La DDT a mis en place sur la digue une échelle millimétrique et ils nous ont demandé de bien repérer le niveau de la crue du 17 octobre », poursuit l’élu. Autant de repères, dans une commune maintes fois touchée, qui vont permettre d’analyser l’incidence des aménagements comme l’immense chantier du plan Loire Grandeur Nature dans le lit de la Loire entre 1996 et 1999. D’ailleurs, les deux échelles des crues de Brives tiennent compte des inondations “avant travaux” et après.Repère de crue au Moulin du Mas Boyer au Mazet-Saint-Voy. Cette année, le Lignon est montée 20 cm en dessous.

Le repère (parfois gravé sur une pierre d’un pont, une plaque vissée, etc.) est le moyen le plus efficace pour ne pas oublier que ce qui s’est déjà passé peut surtout se reproduire. Après la crue de référence du 21 septembre 1980, seules celles de 2003 (dans une moindre mesure) et surtout 2008, avaient marqué les esprits. Il faudra désormais compter avec 2024. Ces repères de crue permettent de mieux comprendre comment et pourquoi sont atteints les pics. Sur la Loire, les niveaux ont été très variables le 17 octobre dernier.

Au lendemain des inondations, nous avions indiqué que cette crue de la Loire était la plus forte depuis 2008. Quelques jours plus tard, ce constat est à la fois vrai et faux… À Brives-Charensac et Goudet, le niveau de l’eau était largement supérieur à celui de la crue du 2 novembre 2008. L’eau est montée à Brives 50 cm plus haut qu’il y a 16 ans ! Mais tout de suite après, comme à Chadrac ou Peyredeyre, le niveau est très légèrement inférieur à 2008, comme partout en aval. Un tel constat mérite donc quelques explications. « En 2008, il avait énormément plu sur la Borne et le Dolaizon qui étaient en crue majeure et se jettent dans la Loire juste en aval de la Chartreuse, décrypte Jean-Paul Bringer. Le 17 octobre dernier ce n’était pas le cas : ces deux rivières n’avaient pas beaucoup grossi. Cette fois, l’eau est venue d’en haut, de la Loire amont avec des pluies torrentielles en Ardèche, alors qu’ici, il n’a pas fait une goutte de pluie jusqu’à trois heures du matin. »Un repère de crue posé sur le pont Baccarat au Puy-en-Velay indique la plus haute crue connue du Dolaizon. Les dates gravées dans la pierre ne sont pas toutes lisibles. L’une d’elles correspond à une crue de 1872. Photo L.C.

Même à Bas-en-Basset, la Loire était à un niveau inférieur en 2024 par rapport à 2008 et n’a pas fait de dégâts majeurs. Là encore, le pic de crue de son affluent principal, le Lignon, était déjà passé depuis trois heures lorsque la Loire a atteint son niveau le plus haut au pont de Bas-en-Basset. Tous les nouveaux repères de crues installés dans les mois ou les années à venir seront donc précieux pour continuer de tirer des enseignements de ces épisodes. Mais avant cela, il faut d’abord garder une petite trace visible, même un simple trait de peinture, du niveau maximal atteint par l’eau en ce 17 octobre 2024.

À Peyredeyre, il n’y a qu’un seul repère de crue du 21 septembre 1980 accroché sur le viaduc ferroviaire, 300 mètres après le village. Au milieu des maisons, rien… Alors un habitant (photo ci-dessus), Jean Gibert, a eu la sagesse de prendre un burin pour graver sur le mur de son garage le niveau incroyable atteint ce jour-là par la Loire. 44 ans après les inondations meurtrières du fleuve, il s’agit d’un travail de mémoire important qui mériterait à son tour un repère officiel. Une centrale hydroélectrique EDF portant un repère de crue : celle de Monistrol-d’Allier avec ici le niveau atteint le 21 septembre 1980.

Un site officiel recense les niveaux atteints

Vous voulez connaître le niveau des plus hautes eaux relevé près de chez vous, ou savoir où se trouvent les repères de crues sur votre coin de pêche préféré ? Rien de plus simple, il vous suffit d’aller sur le site internet officiel : www.reperesdecrues.developpement-durable.gouv.frGrâce à une carte interactive, en sélectionnant un périmètre, vous pourrez retrouver de très nombreux repères en Haute-Loire et sur un grand nombre de rivières, pas seulement sur la Loire ou l’Allier, avec leur localisation et des photos. Vous pouvez même apporter votre contribution en rajoutant un repère de crue manquant avec sa photo. Nul doute que de nouveaux repères vont apparaître dans les mois et les années qui viennent sur les secteurs les plus touchés en 2024.À Brives-Charensac, l’ancien moulin Celle, devenu la médiathèque, abrite une échelle de crues. Elle distingue le niveau de la Loire avant (à gauche) et après (à droite) les aménagements réalisés dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature. Seules les crues de 1996 et 2008 étaient inscrites à droite. Il faudra désormais rajouter celle de 2024, environ 50 cm plus haute que 2008.

Sur l’Allier, la crue dévastatrice de 1866 fait encore référence

Dans le jardin du Prieuré qui jouxte l’arrière de la basilique Sainte-Croix de Lavoûte-Chilhac, la petite plaque apposée il y a 158 ans, étonne. Elle effraye même un peu quand on prend conscience que l’Allier en crue a totalement plongé sous l’eau la presqu’île de Lavoûte-Chilhac.

Le maire de Lavoûte-Chilhac, Christian Dauphin, montre le niveau absolument effrayant atteint par la crue de l’Allier le 24 septembre 1866 dans le jardin du prieuré derrière la basilique Sainte-Croix. Photo lionel ciochettoContrairement à la Loire où la crue de 1980 est la plus dramatique, sur la rivière Allier en Haute-Loire, la crue du 24 septembre 1866 sert de référence. C’est un véritable miracle qu’elle n’ait fait aucun mort. Le journal L’Abeille Brivadoise dressait un constat effrayant de la désolation le long de la rivière suite à ce violent épisode. « À Lavoûte-Chilhac, 30 maisons ont été détruites. La plupart des habitants sont sans asile, sans ressources et plusieurs sans vêtements », peut-on lire. « Saint-Julien-des-Chazes offre un navrant spectacle. Vingt maisons ont été entraînées ou ruinées, huit autres sont gravement endommagées. Les denrées, les meubles, le linge, les vêtements ont été emportés. Les habitants sont contraints d’avoir recours à la charité publique ».

À Prades, ce sont cinq maisons qui ont été détruites par les flots. Le récit de la crue de 1866 à Langeac fait froid dans le dos. « À 6 heures du soir, il a fallu établir des barques de sauvetage pour dégager les habitants de la rue du Pont de Langeac. À 6 heures et demie, le Pont de Costet disparaissait avec la maison du gardien, et à minuit le pont de Langeac s’écroulait à son tour. » À Brioude, l’Allier « a presque atteint le remblai du chemin de fer ». Quelques jours plus tard, Napoléon III envoyait le Général de Failly constater les dégâts. Il s’est « rendu compte des désastres de Lavoûte-Chilhac. Ce ne fut qu’à la vue des brèches, créées par l’Allier et du roc mis à nu, seuls vestiges des demeures des habitants, qu’il parvient à s’expliquer la formidable inondation du 24 septembre ». 

 

Lionel Ciochetto  




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