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Ноябрь
2024

"Quand il est mort, j’ai voulu l’avoir pour toujours sur moi" : ces Cantaliens racontent l'histoire de leurs tatouages

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À 42 ans, Sylvain Gueguen a sauté le pas il y a quelques années seulement. Il s’est fait tatouer dans le Cantal, par Stéphane Chaudesaigues. Aujourd’hui, le bras droit de ce boulanger passionné d’histoire est totalement tatoué. C’est avec le portrait de deux poilus « qui attendent dans leur tranchée » qu’il a commencé. L’expression, l’angoisse, la posture… l’image traduit le contexte. Sur l’un d’eux, Sylvain Gueguen a apporté un hommage particulier. Le matricule de Joseph Devors figure sur l’un des deux poilus. « Mon arrière-grand-père a été mobilisé en 1914. Fin 1916, il a été blessé. Il a reçu une cinquantaine d’éclats d’obus dans la jambe. Il a vécu jusqu’en 1977 avec la jambe raide. C’était un homme peu bavard, il n’en parlait jamais. Il était dur. La guerre y avait fait… »

"Une archive de soi"

La forte symbolique qui accompagne la démarche de Sylvain Gueguen est souvent l’une des motivations pour les personnes qui entreprennent de graver leur corps. Cette marque indélébile peut être le support d’un mémorial. Elle devient « l’empreinte d’un temps révolu » et peut « dans l’après-coup faire trace visible et renvoyer au passé », écrit Simone Wiener (*). C’est ce qu’illustre aussi Élise Collinet. Cette Berrichonne de 40 ans est venue chez Mimi Von Pink, à Aurillac, pour rendre hommage à son chat. « Je l’aimais plus que tout. Quand il est mort, j’ai voulu l’avoir pour toujours sur moi. Le dessin est magnifique. »Graver dans la peau ce qui n’a pas pu « s’inscrire autrement »

Parfois, l’entaille irréversible est le témoin d’une épreuve, d’une étape. On s’encre dans la peau le souvenir d’une lutte qu’on a gagnée, on inscrit à jamais la victoire. « Les tatouages peuvent se présenter comme une archive de soi lorsqu’ils inscrivent un élément personnel sur la peau du sujet, écrit encore Simone Wiener. Un certain nombre de tatouages s’insèrent dans le tissu biographique du sujet tatoué. [Ils] sont alors une trace d’une tradition d’écriture sur soi “à fleur de peau” de ceux qui n’ont pas pu s’inscrire autrement. »

Un humain protégé par un cheval sur le dos

Alice, 42 ans, mère aurillacoise de trois enfants, en a ressenti le besoin. « J’ai grandi dans un contexte familial compliqué, histoire dont je cherche à me détacher, non sans mal, car le harcèlement est toujours présent. Je me suis alors réfugiée dans les écuries. » Un exutoire qu’elle a quitté en entrant dans la vie active, avant d’y revenir. « J’ai besoin de sentir le cheval, de travailler avec lui. C’est ma thérapie. » Alice s’est d’abord fait tatouer le mot cheval en arabe. « Je le vois tous les jours. C’est une marque de moi-même. » Ensuite, sur le haut de son dos, un humain protégé par un cheval. « Cette esquisse d’artistes sculpteurs, comme un croquis, symbolise la protection et l’amour tout en laissant une très large place de liberté à l’évolution, à la vie. »Photo Stéphanie Para

Derrière toute la symbolique, propre à l’histoire singulière de chaque tatoué, se cache aussi une démarche artistique qui, souvent, se conjugue à une volonté identitaire. « Le tatouage serait pour certains une façon de s’inscrire par des gravures corporelles », comme une « immatriculation subjective », précise Simone Wiener. Mathieu Lecœuche, chauffeur-livreur de 31 ans, habite à côté de Neussargues. Il consacre le côté gauche du haut de son corps à une grande pièce : le corps biomécanique. « Je suis tatoué depuis dix ans, mais il y a six mois, j’ai voulu un tatouage qui sorte de l’ordinaire. Il n’y a pas de signification particulière, je voulais un bras un peu futuriste. À présent, je vais faire la gorge, le cou et une partie du crâne. C’est comme une œuvre d’art que je peaufine au fil du temps. » Le corps, support artistique qui ne résiste pas à l’épreuve de la mort, devient pour certains l’endroit de la gravure esthétique.

 

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À 30 ans, Laëtitia Billon a fait de son corps une aquarelle. 

Je porte le travail de trente artistes différents. Cela représente 180 heures de travail. J’ai commencé il y a dix ans et j’ai continué à arborer les pièces des artistes au fur et à mesure que je les découvrais… J’ai sur moi les réalisations uniques d’un ou d’une artiste dont j’apprécie le talent. Certaines pièces n’ont pas de symbolique. C’est de l’ornement : je porte l’art de quelqu’un d’autre

Une œuvre d’art vivante, qui a représenté 16.000 euros d’investissement. Laëtitia Billon sera au Cantal tattoo show, fin novembre, à Aurillac (lire ci-dessous). « Il y aura l’une de mes tatoueuses, Shayäa Möon. Les tatoueurs font évoluer leur art. Ils m’ont tatouée à un moment donné. Ce sera l’occasion de voir comme le sien a évolué. » 

Anna Modolo

(*) Le tatouage, de la parure à l’œuvre de soi, par Simone Wiener, Champ psychosomatique, 2004/4 n°31.




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