Promenade, pêche, baignade : quel avenir pour l’étang du Cheix à La Souterraine ?

Il y avait pas mal de curieux, mardi 5 novembre, pour la vidange du plan d’eau du Cheix. Un pisciculteur d’Ahun était là pour récupérer les poissons, aidé par les employés de la Ville. Au total, plus de 330 kilos ont été sortis de l’eau. « Je suis venu voir les sandres, raconte Gérard, un amateur de pêche qui habite à 500 mètres. C’est rare qu’il y ait beaucoup de sandres dans un plan d’eau. C’est un poisson malin, que j’aime bien. »

Le retraité se promène régulièrement au Cheix. Il regrette qu’on ne puisse plus y pêcher. « C’est dommage de ne pas pouvoir jouir de cet étang. C’est quasiment en ville. À La Souterraine, tout le monde aime cet endroit. » Le pêcheur est obligé de prendre sa voiture pour aller à l’étang de la Cazine (Noth) ou à celui de La Chaume (Azérables).

Un étang de 4,5 hectares

Cela fait trois ans que la pêche est interdite au Cheix. La mairie a pris cette décision « sur les conseils de l’ARS (Agence régionale de santé) pour améliorer la qualité de l’eau », rappelle Karine Nadaud Montagnac, adjointe au maire. On voit de temps en temps des pêcheurs illégaux au bord de ce vaste plan d’eau de 4,5 hectares.Karine Nadaud Montagnac

La mairie ne s’attendait pas à récupérer une telle quantité de poissons lors de la vidange. Les carnassiers étaient bien présents, avec 135 kilos de sandres et 110 kg de brochets. Quelques beaux spécimens ont été pêchés comme une carpe de 12 kg.

Tout a été acheté par la pisciculture “Les étangs creusois”, implantée à Ahun. « Ça sera revendu à des particuliers, des sociétés de pêche, des fédérations, des comités d’entreprise », explique le pisciculteur Nicolas Boissier.La vidange a lieu tous les quatre ans à La Souterraine. Lors des précédentes éditions, le poisson était vendu sur place aux particuliers. Certains curieux étaient un peu déçus, mardi, de ne pas pouvoir en acheter. « Je voulais des brochets pour un copain qui veut en mettre dans un étang », indique André, qui habite La Souterraine. Ce pêcheur regrette lui aussi de ne plus pouvoir assouvir sa passion au Cheix. « C’était pratique, ils vendaient des cartes à la brasserie ou au magasin “Sout pêche”. On a fait de belles prises ici. C’est dommage de ne pas pouvoir en profiter alors qu’on paye nos impôts à La Souterraine. »

Des travaux sur le moine

L’étang va être quasiment à sec pendant quelques jours. Des travaux vont être réalisés sur le moine, au niveau de la digue. Cet ouvrage permet de régler la hauteur du plan d’eau et de le vider facilement. Des planches en bois vont être changées. Ce sont les employés de la commune qui vont faire les réparations. Ensuite, l’étang se remplira à nouveau grâce aux sources qui l’alimentent. La baignade est interdite depuis plusieurs années, notamment en raison de la concentration en cyanobactéries.

Une réflexion va être menée sur l’avenir du site et les aménagements possibles. Un questionnaire vient d’être distribué aux habitants de la ville afin de recueillir leurs idées.

La municipalité n’envisage pas qu’il soit à nouveau ouvert à la pêche. « Nous n’avons pas de garde de pêche. C’était compliqué de contrôler les cartes », indique l’adjointe au maire. Des groupes de travail vont être chapeautés par le CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement). La mairie, le Conservatoire d’espaces naturels et le Syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable participeront à cette réflexion.

Des pédalos en été

« L’objectif principal est de retrouver une bonne qualité de l’eau, dans le but de faire une baignade à long terme », ajoute Karine Nadaud Montagnac. Le curage complet des boues au fond de l’étang n’est pas envisagé en raison de son coût trop élevé. « Il y a une roselière qui n’est plus fonctionnelle, vers l’île, où sortent les sources. On pourrait imaginer d’autres plantations, suggère l’élue. Nous allons réfléchir à un système naturel pour purifier l’eau. C’est un travail de longue haleine. Nous avons déjà essayé plein de traitements. »Le Cheix n’a pas été épargné par les cyanobactéries ces dernières années. « C’est le problème de tous les étangs. Quand la baignade était autorisée, on ouvrait au début de l’été et deux semaines après on fermait. En plus, c’était très difficile de trouver un maître nageur. »

Les propositions des habitants n’ont pas encore été dépouillées. La mairie envisage de mettre en place des animations, par exemple des pédalos en partenariat avec le camping situé au bord du plan d’eau.

Des aménagements autour du plan d'eauDes aménagements ont été réalisés ces dernières années au bord de l’étang : réfection des jeux pour enfants et de certains agrès en bois, création d’un terrain de pétanque, nouveaux bancs, signalétique… Des tables de pique-nique sont aussi installées à plusieurs endroits. Un chemin permet de faire le tour du plan d’eau à pied. Le site est très prisé des familles, des promeneurs et des amateurs de footing.

Texte : Catherine Perrot Photos : Bruno Barlier