"Il tape le poing fermé sur les joues de maman" : un homme condamné à Tulle pour des violences en présence de son fils
Un Corrézien âgé de 45 ans (*) a été reconnu coupable hier par le tribunal judiciaire de Tulle de violences habituelles sur son épouse et sur son fils. Les magistrats, suivant les réquisitions, ont considéré que le petit garçon de 6 ans, témoin des coups, insultes et menaces que subissait sa mère, était directement victime lui aussi de violences.
Insultes, menaces et coups quotidiensLes faits retenus dans le cadre de la prévention s’étalent sur la période du 1er juillet au 8 septembre. Durant ces deux mois, l’épouse du prévenu subit de plus en plus de violences de sa part et finit par déposer plainte auprès des gendarmes. « Elle décrit des violences de plus en plus nombreuses, jusqu’à être quotidiennes : des insultes, “pute”, “salope”, mais aussi des menaces, ”je vais t’égorger”, et des violences physiques, coups de poing, de pied, tirages de cheveux… » détaille froidement le président d’audience.
« Je n’ai presque plus de cheveux tellement il me les arrache », avait notamment dénoncé la plaignante aux enquêteurs. Présentée à un médecin, ce dernier établit une ITT de 7 jours, en relevant des lésions et traces de coups, mais aussi un impact psychologique conséquent.
Autre aspect inquiétant du dossier, a poursuivi le tribunal, ces faits graves de violences ont été multipliés devant leur petit garçon, âgé de 6 ans. Citant des éléments de l’audition du jeune mineur, la procureure de la République évoquait un témoignage « glaçant » : « Il attrape les cheveux de maman et tire vers le bas […] Il tape le poing fermé sur les joues de maman. Des fois partout sur le corps […] Maman pleure, je vois ça, qu’elle a eu mal. » Une ITT psychologique de 30 jours lui a été délivrée.
Arcbouté sur ses dénégationsPlacé face à l’audition de son fils, l’homme s’est assombri à la barre, laissant un temps en suspens ses nombreuses dénégations. Peu avant, il n’avait pas démordu de ses positions : « C’était des disputes, pas des violences ». Et ce, même lorsque le tribunal a diffusé des vidéos filmées par sa femme sur lesquelles on l’entendait vociférer menaces et insanités.
Déjà condamné le 14 février 2022 pour des faits similaires, le Ministère public a demandé la révocation totale du sursis de 6 mois prononcé alors. La procureure de la République a également requis 5 ans de prison ferme et un maintien en détention, demandant qu’une décision jurisprudentielle soit prise pour reconnaître le garçon comme victime directe des violences. « L’impact psychologique est colossal », a-t-elle insisté.4 ans et 6 mois de prison ferme
Un réquisitoire étayé que le tribunal a suivi, malgré la plaidoirie de relaxe de la défense. Outre la révocation du sursis antérieur, le quadragénaire a été condamné à 4 ans de prison ferme et maintenu en détention. Il a par ailleurs été déchu de ses droits civils et civiques, mais aussi de l’autorité parentale et a interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes.
(*) Afin de préserver l’identité de l’enfant mineur victime, nous ne publions pas celle de l’homme condamné.
Julien Bachellerie