Réforme des retraites : le gouvernement se dit prêt à des "aménagements"
Vers la reprise des débats sur les retraites ? C’est en tout cas la direction que semble vouloir prendre le gouvernement. Les partenaires sociaux ont ainsi été invités à une concertation dans "les prochaines semaines" sur les aménagements à la réforme de 2023, selon un courrier de la ministre du Travail consulté ce mardi 26 novembre par l’AFP.
"Nous souhaitons inviter les organisations syndicales et patronales représentatives au niveau national et interprofessionnel à des discussions sur les aménagements justes que nous pouvons apporter à la réforme des retraites de 2023", écrit la ministre Astrid Panosyan-Bouvet dans cette lettre. Elle rappelle que le gouvernement, notamment le Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, avait émis le souhait "d’une reprise du dialogue sur le sujet des retraites".
"Il s’agit à la fois d’apporter des améliorations au fonctionnement de notre régime de retraites, de le rendre plus équitable, et de préserver son équilibre financier", poursuit le courrier, en soulignant que "cet équilibre financier est une dimension fondamentale, parce qu’il garantit la pérennité de notre système". "Tout aussi fondamentales sont la justice et l’équité de notre système de retraite", ajoute la ministre.
Un "contexte budgétaire contraint"
"Plusieurs éléments semblent pouvoir faire l’objet d’évolutions dans l’intérêt de nos concitoyens, notamment la problématique de l’usure professionnelle, la prise en compte de l’égalité entre les femmes et les hommes à travers les droits familiaux, la lisibilité du système de retraite pour les polypensionnés", énumère la lettre.
"Ces questions doivent pouvoir être abordées en tenant compte du contexte budgétaire contraint dans lequel elles devront s’inscrire. Dans cette perspective, nous vous proposons d’organiser, dans les prochaines semaines, une réunion multilatérale pour partager une méthode de travail, la liste des thèmes qui pourraient être abordés, le cadre budgétaire dans lequel nous nous inscrivons, ainsi qu’un calendrier de travail", indique le document.
Un débat sur l’abrogation de la réforme des retraites à l’Assemblée
Cette invitation au dialogue survient deux jours avant un débat à l’Assemblée nationale visant l’abrogation de la réforme des retraites, portée par La France insoumise, pour laquelle près d’un millier d’amendements de la majorité ont été déposés, ce qui pourrait permettre d’étirer les débats et empêcher un vote.
"La CFDT, elle est contre les 64 ans", a rappelé mardi sa secrétaire générale, Marylise Léon, sur RTL, jugeant que "c’est une très bonne chose que cette question soit enfin débattue dans l’hémicycle". Néanmoins, la CFDT "n’est pas favorable" à la suppression de la disposition qui "augmente le nombre d’années de travail de 42 à 43 ans" car "ça fragilise financièrement l’équilibre du régime".
La ministre Astrid Panosyan-Bouvet a salué par ailleurs les accords négociés par les partenaires sociaux sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors et indiqué qu’elle engagera "prochainement" les démarches pour "une transposition fidèle de ces accords".