Michel Barnier met en garde contre des "turbulences graves sur les marchés financiers" en cas de censure
Le Premier ministre Michel Barnier a confirmé, ce mardi 26 novembre, au journal de 20 heures de TF1, qu’il allait "probablement" recourir au 49.3 pour faire adopter le budget 2025 à l'Assemblée nationale.
Le locataire de Matignon a estimé que le "moment est très grave". Si son gouvernement tombe, "il y aura une tempête probablement assez grave et des turbulences graves sur les marchés financiers", a-t-il prévenu, assurant que les Français avaient envie de "stabilité".
????️ "Le moment est très grave"
— TF1Info (@TF1Info) November 26, 2024
▶️ Alors que la menace d'une motion de censure votée à l'Assemblée nationale se fait de plus en plus pressante sur son gouvernement, le Premier ministre @MichelBarnier est l'invité du #20H de @GillesBouleau pic.twitter.com/dqf18Yu4Oj
"Nous empruntons déjà très haut nos taux d'intérêt, les taux d'intérêt que nous sommes obligés de respecter pour financer notre dette avec des investisseurs chinois ou américains. Ils sont actuellement presque au niveau de la Grèce", a ajouté le Premier ministre, nommé en septembre à Matignon par Emmanuel Macron pour sortir le pays de la crise politique consécutive à la dissolution de l'Assemblée nationale. L'écart entre les taux d'intérêt de l'emprunt de référence sur dix ans entre la France et l'Allemagne a atteint son plus haut niveau depuis 2012.
Michel Barnier, 73 ans, a écarté la possibilité d'une démission de sa part. "Pourquoi voulez-vous que je démissionne?", a-t-il demandé. "J'espère être là" en 2025, a-t-il ajouté. "Cela dépend de l'Assemblée nationale, tout le monde sait la règle du jeu, je suis le premier à la connaître", a-t-il conclu.
Une réunion décisive mercredi
Une réunion à hauts risques se tiendra mercredi sur le projet de financement de la Sécurité sociale, avant une possible activation par le Premier ministre d’un premier 49.3 sur ce texte lundi. Cela permettrait son adoption sans vote, mais ouvrirait la voie au dépôt d’une motion de censure de la gauche, à laquelle l’extrême droite menace de s’associer. Ce qui ferait tomber le gouvernement.
Reçues lundi par Michel Barnier dans le cadre d’une série d’entretiens avec les responsables des groupes parlementaires, les cheffes de file des députés RN Marine Le Pen et LFI Mathilde Panot ont réitéré leur menace de censurer le gouvernement sur le budget.
Le Rassemblement national pourrait la voter dès le projet de budget sur la Sécurité sociale, sans attendre celui du budget de l’Etat mi-décembre. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a pointé des "lignes rouges" notamment sur les retraites. "Le gouvernement va tomber", aurait dit le président Emmanuel Macron en marge d’une cérémonie lundi, a rapporté Le Parisien. L’Elysée a officiellement démenti ces propos, maintenus par le journal.