La 10ᵉ édition du Vendée Globe s'impose déjà comme l'une des plus palpitantes, avec des skippers de tête défiant les limites de la navigation en solitaire. Sébastien Simon, à bord de Groupe Dubreuil, a récemment marqué les esprits en établissant un nouveau record officieux de distance parcourue en 24 heures : 615,33 milles nautiques, à une moyenne impressionnante de 25,56 nœuds.Christopher Pratt, marin chevronné et observateur attentif de cette édition, salue l’excellence des voiliers de dernière génération, conçus pour exceller dans les mers du Sud. « Ces bateaux atteignent fréquemment des pointes à plus de 30 nœuds, avec une vitesse moyenne de 23 à 24 nœuds », analyse-t-il.Deux designs se démarquent particulièrement dans cette lutte technologique :
Les modèles Koch/Finot Conq, avec Thomas Ruyant (VULNERABLE, 2ᵉ) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa, 4ᵉ), optimisés pour le Grand Sud.
Le voilier de Guillaume Verdier, skippé par Charlie Dalin (Apivia), misant sur une polyvalence lui offrant un avantage stratégique dans les vents faibles et dépressionnaires de l’Atlantique Sud.
Rivalités et stratégies en tête de flotte
Selon Christopher Pratt, la course actuelle est un « fantastique duel d'architectes ». Tandis que Dalin domine grâce à un design polyvalent, les bateaux de Ruyant et Richomme pourraient briller dans les conditions plus musclées de l’océan Austral. Le suspense reste entier, avec un écart d’à peine 100 milles nautiques entre les trois principaux prétendants à la victoire.
[caption id="attachment_191285" align="aligncenter" width="500"] Benjamin Dutreux, actuellement 14e a les armes pour intégrer le top dix. Crédit : IMOCA.[/caption]
En parallèle, Sébastien Simon continue d’étonner par son rythme soutenu et ses choix tactiques judicieux. « Il a su maintenir sa place dans le top 5 quelles que soient les conditions », s’enthousiasme Pratt.
Déceptions et espoirs dans le peloton
Tous les skippers ne connaissent pas le même succès. Boris Herrmann, à bord de Malizia-Seaexplorer, peine à retrouver sa cadence après un début de course compliqué. Actuellement 11ᵉ, à 507 milles du leader, il pourrait cependant briller dans les mers du Sud grâce aux qualités de son bateau dans des vents soutenus.De son côté, Benjamin Dutreux (Guyot Environnement-Water Family, 14ᵉ) garde un objectif réaliste : terminer dans le top 10. Malgré l’isolement et une frustration croissante face à l’écart avec les leaders, le skipper sablais reste confiant : « Il reste encore beaucoup de chemin, et je dois continuer à bien naviguer », souligne-t-il.
La bataille du cap de Bonne-Espérance
Alors que la flotte approche du cap de Bonne-Espérance, le passage stratégique vers l’océan Indien, les leaders s'accrochent à un système dépressionnaire clé. Toute erreur dans les prochains jours pourrait redistribuer les cartes.