Foot: pour Grace Geyoro, les Bleues comme oxygène

Privée de capitanat depuis le début de la saison au PSG et écartée du groupe ce week-end pour le match de championnat contre Dijon (6-1), la Parisienne attend désormais les trêves internationales comme un bon bol d'air.

"J'avais hâte. C'est une vraie bouffée d'oxygène. Ici, je peux m'entraîner correctement, m'exprimer, jouer des matches et prendre du plaisir. Laurent Bonadei compte énormément sur moi, alors je donne le maximum pour lui ! Cette confiance, ça fait plaisir", a expliqué mardi à L'Equipe la joueuse, classée 30e au classement Ballon d'or.

Trois jours avant, l'entraîneur du PSG avait expliqué son absence du groupe à Canal+: "On va l'accompagner pour retrouver une place de titulaire. C'est ma décision, c'est pour ça que je suis entraîneur. J'ai ce rôle difficile de sélectionner l'équipe, je n'explique pas tout, tout le temps, médiatiquement, ça reste entre nous. C'est bien détaillé entre nous, il n'y a pas de problème".

Précédemment, face à Strasbourg, la milieu, en désaccord avec un repositionnement tactique aurait refusé de changer de poste provoquant cette décision du coach, a indiqué une source proche du vestiaire parisien.

Au sein du club, Geyoro, qui a prolongé jusqu'en 2028, reste un élément central du projet et une leader importante de l'équipe, selon plusieurs sources. "Touchée" de ne pas avoir été convoquée, elle ne connaît pas officiellement, ainsi que la direction sportive, les raisons de ce choix, selon une des sources qui évoque une "cassure".

"Ce qu'il se passe entre eux, cela ne me regarde pas", a glissé à l'AFP l'attaquante vedette du PSG, Marie-Antoinette Katoto, tout en regrettant une "ambiance pesante". Selon elle, "il faut crever l'abcès et se dire les choses".

Comme "MAK" qui a indiqué avoir "pris sa décision", Grace Geyoro ne ferme pas la porte à un départ du PSG si la situation ne s'arrange pas.
"Elle s'est toujours comportée de manière professionnelle"
Dès son arrivée, lors d'un stage de préparation en Australie en août, le technicien qui a remplacé Jocelyn Prêcheur a décidé de retirer le brassard à la Parisienne âgée de 26 ans, arrivée à 15 ans au club. Il a désigné la défenseuse Paulina Dudek, de retour d'une longue blessure, comme nouvelle capitaine pour remplacer Grace Geyoro, qui l'était depuis l'été 2021.

"Les raisons, je ne les connais pas, je n'ai pas été préparée. Je l'ai vécu difficilement forcément car cela faisait plusieurs saisons que je portais ce brassard", avait expliqué fin octobre à l'AFP la milieu, qui est soutenue par le vestiaire parisien.

Depuis cette annonce, les deux parties n'échangent plus.

Avec les Bleues, la Parisienne devrait être alignée face au Nigeria en match amical, puis face à l'Espagne mardi à Nice. Depuis plusieurs années maintenant, elle fait partie des titulaires de l'entre-jeu tricolore.

Et Laurent Bonadei, nouveau sélectionneur, continue de compter sur elle. Pour son premier match à la tête des Bleues, elle a commencé face à la Jamaïque (3-0, le 25 octobre) et est entrée en jeu à la pause en Suisse (défaite 2-1, le 29), contre qui elle avait porté le brassard de capitaine.

"Une carrière comporte certains aléas avec des blessures, des fins de contrats, des départs. Il y a parfois des relations tendues avec sa hiérarchie, cela peut concerner la présidence, le staff", a déclaré vendredi en conférence de presse Laurent Bonadei, selon qui la joueuse "vit une période plutôt difficile mais elle sait faire la part des choses".

Lundi, "je l'ai vu arriver avec le sourire" à Clairefontaine: "elle est bien, elle sait ce qu'elle doit faire, elle est grande. Je la trouve heureuse et épanouie avec les Bleues, cela veut dire qu'elle sait +switcher+", a insisté le sélectionneur, tout en précisant: "sur ce que j'ai pu voir dans son comportement dans son club, elle s'est toujours comportée de manière professionnelle".