Euro-2024: Glauser et Sako, deux gardiennes en "harmonie"
Les joueuses de Ferencvaros et Györ, en Hongrie, dernier adversaire de la France mardi soir (18h00) dans le tour principal pour disputer la première place du groupe I, ne sont pas pour rien dans cette quête accomplie du dernier carré, quelques mois après avoir décroché l'argent aux Jeux Olympiques.
Avec 38% d'arrêts (51) pour Glauser, et près de 39% pour Sako (26), ajoutée à cela l'efficacité monstrueuse de la première sur pénalties (50% à 9/18), le duo a été aussi efficace que "leurs formes de jeu sont différentes", disait leur sélectionneur Sébastien Gardillou il y a quelques jours.
"Brio" et "luxe"
Pour Amandine Leynaud, entraîneure en équipe de France, "Laura a beaucoup mûri ces dernières années, elle tient son rôle avec brio" car "on a tendance à oublier à quel point c'est difficile de toujours entrer dans le match et d'être performante à ce niveau-là".
L'actuelle titulaire au poste "est assez stable dans tous les domaines, ce qui fait qu'elle arrive à maintenir le cap. Il y a les tirs de loin, mais elle est aussi hyper dynamique sur les tirs de proche, elle est en réussite sur pénalties", liste l'ancienne gardienne internationale à l'AFP, alors que la joueuse de 31 ans a encore réalisé 10 arrêts contre la Suède (37-21) dimanche.
Quand Laura Glauser cède sa place, Hatadou Sako, 29 ans, entre en scène, comme lors de cette victoire difficile contre l'Espagne dans le tour préliminaire (24-22) marquée par ses cinq arrêts (50%) en 13 minutes.
"C'est pour moi le joker de luxe, déjà par ce qu'elle dégage", abonde Amandine Leynaud "elle a cette aura autour d'elle qui fait qu'elle peut faire des choses dont elle seule est capable".
"Dès que je faiblis un peu, Hatadou entre, elle est impactante, performante. C'est rassurant de se dire que si il faut lâcher prise, elle sera là", complète d'ailleurs sa coéquipière.
"Introvertie" et "énergie"
Fortes de la même "envie de réussir", Glauser et Sako se complètent aussi par leurs façons de s'exprimer. La première, qu'Amandine Leynaud a vu "grandir depuis qu'elle a 16 ans", "est quelqu'un de plus introverti, de réservé mais en montrant et en imposant qu'elle est là", sur le terrain, elle qui sait aussi exploser de rage sur ses interventions réussies.
Beaucoup plus expressive, Hatadou Sako "se nourrit de l'énergie, et des gens".
"Cela la porte, et c'est pour cela je pense qu'elle est aussi démonstrative", poursuit Amandine Leynaud.
"Tout les oppose mais généralement ce qui oppose les gens les rassemble. Elles savent qu'elles ont des compétences complétement différentes mais du coup, au lieu d'être en opposition, cela crée une harmonie".
Au service de l'Equipe de France
Car si elles sont aussi concurrentes, Leynaud évoque "un ego bien placé".
"Elles ont toutes les deux envie de jouer (...) par contre ce qui se passe depuis des années, c'est que malgré des situations avec un temps de jeu un peu moindre, ou alors le contraire, la réussite c'est l'équipe et pas l'individu".
Un constat qui fait echo aux paroles de Laura Glauser : "On m'a posé la question +est-ce que je n'ai pas peur pour ma place ?+ Bien sûr qu'il y a des chances qu'Hatadou puisse commencer des matches, mais je m'en fous, je veux juste qu'on aille le plus loin possible ensemble".
"Ca fait du bien d'être à un tel niveau, au côté de coéquipières mais aussi concurrentes, avec autant de bienveillance, c'est ce qui explique aujourd'hui notre niveau de performance. L'une est là pour l'autre", abonde Hatadou Sako. Et l'une comme l'autre sait faire pencher la balance en faveur des Bleues.