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Декабрь
2024

L’odyssée contemporaine d’un jeune migrant en bande dessinée

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Dans une autre vie, Antonio Altarriba enseignait le français à l’université de Vitoria-Gasteiz (Pays basque espagnol). En 2011, avec son roman graphique L’Art de voler (El arte de volar [2009], dessin de Kim, Denoël Graphic), un cap est franchi. Il dévoile le parcours de son père, républicain espagnol antifranquiste durant la seconde partie du XXe siècle, qui se suicide à 90 ans en sautant du quatrième étage de la maison de retraite. Ensuite, sa trilogie, Moi, assassin (2014), Moi, fou (2018) et Moi, menteur (2021) lui permet de continuer à se consacrer à l’écriture de scénarios.

Un récit puissant

Pour Le Ciel dans la tête, Altarriba s’attaque à la question migratoire avec un récit très fort à mi-chemin entre l’allégorie et le documentaire. Une brutalité dans le propos trouve dans le dessin de Sergio García Sánchez et les couleurs de Lola Moral un relais efficace, qui installe l’ouvrage dans le domaine artistique.

Nivek, un adolescent congolais de 12 ans, trime dans une exploitation illégale de coltan. Enseveli sous un éboulement de pierres, sauvé par son ami Joseph, il tue le garde qui menace ce dernier pour abandon de poste. Acte fondateur, Nivek devient kadogo, enfant-soldat dans la milice paramilitaire chargée de surveiller la mine. De survivant, il se transforme en guerrier. L’apprentissage des armes à feu et leur cruelle utilisation lui font prendre conscience de l’inanité de son environnement. Il décide de fuir vers le nord.

Au-delà du parcours migratoire, chaque étape du périple correspond à une nouvelle expérience au cours de laquelle Nivek franchit un palier symbolique. Au départ, dans la jungle, il apprend le partage et la générosité. La traversée de la savane est l’occasion de recevoir la connaissance du marabout. Fort de cet enseignement humaniste, le passage dans le désert coïncide avec la souffrance physique causée par la chaleur, mais aussi la solitude. La Libye, le retour à la civilisation, est synonyme du cynisme le plus mauvais. Traverser la Méditerranée représente l’ultime défi, avant l’éden espagnol et ses tentations futures.

Le parfait équilibre

Oscillant en permanence entre la rédemption d’un enfant-soldat et le parcours dramatique d’un migrant, Le ciel dans la tête interpelle le lecteur. L’exploitation, la corruption, l’humiliation côtoient la bonté naturelle, le fantastique et l’espérance. Cette ambivalence est magnifiée par la richesse graphique de Sergio García Sánchez. La composition des planches varie d’une page à l’autre ; elle tempère le récit. Des incrustations sur la planche ou une pleine page en plan large renforcent telle idée, une séquence rapide utilise la case pour insister sur le propos. Les couleurs de Lola Moral se fondent dans l’ensemble, en respectant les particularismes locaux, la jungle, la brousse, le désert sans en appuyer l’exubérance. Cet équilibre entre le sujet et sa représentation donne toute sa force au récit, de l’insupportable au lisible.

Avec cette comédie humaine actualisée, Altarriba nous apostrophe : de tous les dangers que Nivek rencontre, le pire est celui qui entretient la misère ambiante pour en faire son profit.




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