Le Qatar serait prêt à financer le salaire des fonctionnaires syriens
Les nouveaux maîtres de Damas comptent sur les finances de petits pays gaziers. Le Qatar envisage de contribuer au financement d'une importante augmentation des salaires dans le secteur public, conformément aux engagements pris par le nouveau gouvernement syrien, ont rapporté une source américaine et un diplomate de haut rang à l'agence Reuters.
Cette aide est cruciale pour les nouveaux dirigeants islamistes de Damas, un mois après le départ de Bachar el-Assad. Le soutien à la nouvelle administration syrienne a été facilité par une exemption de sanctions accordée lundi par les États-Unis, permettant des transactions avec les institutions gouvernementales syriennes pour une durée de six mois.
Le Qatar et l'Arabie saoudite au chevet des fonctionnaires syriens
Un responsable arabe a révélé que des discussions étaient en cours sur la participation du Qatar au financement des salaires du gouvernement syrien, bien qu'aucune décision définitive n'ait encore été prise. Il a également mentionné que d'autres pays, comme l'Arabie saoudite, pourraient se joindre à cet effort. Un responsable saoudien a déclaré à Reuters que le royaume restait déterminé à collaborer avec ses partenaires régionaux et internationaux pour soutenir la Syrie, ajoutant que son assistance actuelle se concentrait sur «l'aide humanitaire, notamment en matière de nourriture, de logement et de fournitures médicales».
Le Qatar, soutien de longue date de l'insurrection armée syrienne contre Bachar el-Assad, a exercé une forte pression sur Washington pour obtenir une exemption de sanctions, permettant ainsi de fournir une aide officielle, selon une source américaine et un diplomate. Le 8 décembre, les islamistes syriens, dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ont pris le contrôle de Damas à la suite d’une offensive éclair. Ils ont depuis instauré un gouvernement intérimaire qui s’est engagé à augmenter de 400 % les salaires des fonctionnaires. Le coût total de ces salaires, après augmentation, est estimé à environ 120 millions de dollars par mois, pour plus de 1,25 million d’agents de la fonction publique, a indiqué le nouveau ministre des Finances.
Une source au sein du ministère syrien des Finances a précisé qu’aucune confirmation de financement étranger n’avait encore été reçue, bien que des engagements généraux de soutien aient été exprimés. De son côté, le ministère qatari des Affaires étrangères n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.