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De Jacques Weber à Solann, Oh ! les belles âmes

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Jacques Weber, le colosse du théâtre, fait encore des siennes. L’acteur engagé s’enflamme et tonne toujours contre tous les méchants fascistes, mais il tremble devant une simple remarque d’Eric Zemmour. Aux Victoires de la musique, la révélation féminine de l’année (notre photo), la voix tremblante et la main sur le cœur, dénonce les prédateurs masculins mais oublie opportunément de préciser lesquels— ce qui permet d’émouvoir sans jamais déranger un public bobo ravi en quête de bonnes causes sans risques. Sur les scènes comme dans le débat public, il vaut mieux crier fort que réfléchir trop.


La petite bourgeoisie culturelle a toujours eu une affection particulière pour la gauche. Le comédien Jacques Weber ne déroge pas à la règle. Se prétendant communiste, il a voté Hollande en 2012 et a soutenu Jean-Luc Mélenchon aux deux dernières élections présidentielles. Courageux… il signe en décembre 2023 la tribune N’effacez pas Gérard Depardieu qui défendait la présomption d’innocence ; mais pas téméraire… il présente quelques jours plus tard ses excuses aux « victimes ». « Ma signature était un autre viol », affirme-t-il en se flagellant avec Le Figaro dans lequel est parue ladite tribune. Cet être de paix et d’amour – « la gentillesse est la noblesse de l’intelligence », déclare-t-il en 2008 au Time – a dernièrement comparé la politique du nouveau gouvernement américain au nazisme et appelé à « supprimer » ce « gros dégueulasse » de Donald Trump.

Colosse contre type épouvantable

Le 12 février, le comédien était reçu sur France Inter dans l’émission de Nagui, “La Bande originale”. Invité par l’animateur à se souvenir d’un moment pénible vécu à la télévision, Jacques Weber hésite un instant puis se remémore une scène douloureuse, un soir de mai 2008, sur le plateau de “On n’est pas couché”, l’émission de Laurent Ruquier : « J’ai le souvenir d’une altercation extrêmement violente avec ce type épouvantable qu’est Éric Zemmour. Le mec te regarde dans les yeux en te disant : “Tout ce que vous dites est extrêmement imbécile”. C’était quasiment dégeulasse. » Brr ! Un frisson d’effroi parcourt les ondes radiophoniques. L’imagination peine à concevoir la scène monstrueuse qui a pu terrifier celui que l’on surnomme le colosse du théâtre français.

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Nous sommes le 31 mai 2008. Face à Jack Lang, Éric Zemmour parle du déclin de l’école et du niveau des élèves qui, indubitablement, dégringole. L’ex-ministre de l’Éducation nationale accuse Zemmour de tenir « des propos du café du commerce ». Laurent Ruquier affirme que « les études montrent que le niveau monte ». Intervient alors Jacques Weber qui déballe mécaniquement les idées gauchisantes sur la gentille prévention et la méchante répression – en gros, on embaucherait moins de professeurs et on injecterait moins d’argent dans l’Éducation nationale pour « remettre plus de gilets pare-balle et de flics dans les banlieues ». Zemmour attend calmement qu’on lui donne la parole pour s’adresser à M. Weber : « Ce que vous avez dit est d’une rare démagogie. Dire qu’il n’y a pas de professeurs et qu’on met plus d’argent pour les flics, c’est d’une démagogie de bas étage. Vous savez très bien que le premier problème dans les banlieues, c’est la sécurité, surtout pour les gens des banlieues, et… » Il n’a pas le temps de finir sa phrase : « NON monsieur, hurle soudain l’acteur qui entre dans une rage folle et martèle son pupitre à coups de poings. […] Vous commencez à m’emmerder avec votre certitude absolue sur tout, tout le temps et toujours […] Je refuse de discuter avec monsieur, il m’emmerde profondément. » Puis, s’égosillant, un doigt assassin tendu vers Éric Zemmour : « Vous n’arrêtez pas de dire des conneries. »


Rage humaniste

Jacques Weber vieillit. Il perd un peu la mémoire. En revanche, les années n’ont en rien entamé sa rage humaniste préfabriquée et ses colères théâtrales d’homme de gauche, forcément de gauche – comme le prouve sa dernière diatribe sur Donald Trump. M. Weber est pour la démocratie, la justice sociale, la paix et la diversité, le tout mâtiné d’un peu d’écologie, ça ne mange pas de pain et ça fait bien dans le tableau d’ensemble. Il est contre le racisme, le repli sur soi, l’islamophobie et certaines idées nauséabondes qui font froid dans le dos. Normal. Dès qu’il en a la possibilité, il prend sa grosse voix pour donner des leçons de morale aux Français qui, selon lui, s’égarent sur les voies du populisme. Il tape du poing sur la table. Il s’enflamme. Il éructe : « Réveillons-nous », la peste brune est à nos portes, le monstre nazi est de retour, l’extrême droite est partout, « on est en très grand danger », une « ordure absolue », un «gros dégeulasse » a pris le pouvoir en Amérique et menace le monde. D’autres sujets, qui touchent directement les Français, ne l’inquiètent en revanche pas du tout. L’immigration, par exemple. Il y a trois ans, le comédien jouait au Théâtre du Rond-Point le rôle d’un sinistre personnage dans une courte pièce d’Éric Fottorino, La pêche du jour. Dans un style rappelant les impénétrables envolées bétonnées de Mme Taubira, ce texte se voulait un réquisitoire contre tous ces salauds d’Européens qui refusent d’accueillir à bras ouverts les migrants, préfèrent les laisser se noyer en Méditerranée, et « fantasment » sur les risques de terrorisme, d’insécurité, « sur les viols de nos femmes et de nos filles », toutes choses délirantes comme le montre l’actualité de ces dernières années, de ces derniers mois, de ces derniers jours. Il fallait montrer que cet acte culturel était détaché de tout mercantilisme, empli seulement d’élans solidaires, d’amour pour l’Autre et d’un sentiment de honte de l’Europe ;les recettes des représentations furent par conséquent reversées à SOS Méditerranée.

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Récupérations

La petite bourgeoisie culturelle vit dans un autre monde. Elle ne voit rien, n’entend rien, ne sait rien des malheurs qui ravagent ce pays. Mauranne, Laura, Lola, Thomas, Claire, Elias et Louise sont des prénoms qui ne lui disent pas grand-chose. Elle est en revanche vent debout contre la fachosphère qui, selon elle, récupère les « faits divers » pour relayer les fantasmes d’un lien entre immigration et insécurité croissante et d’un ensauvagement d’une partie de notre jeunesse. Les femmes violées par des migrants ne l’émeuvent pas autant que les migrants eux-mêmes, ces victimes du racisme systémique qui, c’est bien connu, ronge la société française. Le 14 février, une partie de cette caste cultureuse s’est retrouvée dans les locaux de la Seine musicale lors de la cérémonie des Victoires de la musique animée par l’inévitable meneuse de revue de l’entre soi médiatico-culturel, Léa Salamé. Lors de cette narcotique grand-messe artistique, une chanteuse dénommée Solann a remporté le prix de la révélation féminine. Solann est une chanteuse lymphatique adoubée par Le Nouvel Obs et Télérama qui apprécient notamment ses textes dénonçant la domination masculine et le patriarcat. Elle a chanté ce soir-là son tube, Rome, une rengaine plaintive qui balance certains hommes, « ces vautours et ces hyènes » qui encombrent les cauchemars dans lesquels la pauvre petite créature revoit « l’ombre d’une main qui flotte et se pose sur [sa] cuisse » (1). Qui sont ces hommes qui se comportent si mal avec les femmes ? Nul ne sait exactement – on comprendra toutefois rapidement qu’il ne peut en aucun cas s’agir des agresseurs sexuels qui écument actuellement les rues de nos villes. À la fin de son lénifiant discours de remerciements, la main sur le cœur, Solann annonce vouloir « mettre un peu de lumière sur l’association Utopia 56 qui accueille les réfugiés en France, merci du fond du cœur, merci, merci, merci ». Le public d’artistes boboïsés applaudit. Dans la foulée, Léa Salamé accueille avec enthousiasme JoeyStarr, un homme dont le comportement avec les femmes a toujours été exemplaire, comme chacun sait (2). Le public applaudit derechef, incapable de concevoir l’imbécillité ignominieuse de ses encouragements. Car aucune abjection ne rebute la petite bourgeoisie du monde hypocrite de la culture, monde ridicule et nombriliste, inculte, dégoulinant de moraline, profitard et méprisant, sinistre monde qui vénère l’immigré illégal, la racaille rappeuse et le dealer des cités, mais dédaigne ces Français qui crèvent en silence et redoutent encore un peu, mais de moins en moins, les remontrances morales de cette gauche culturelle qui peine toujours davantage, malgré ses prétentions, à émerger des bas-fonds – et qui, souhaitons-le, disparaîtra bientôt, engloutie, pompée, aspirée par le siphon du vent qui tourne.


(1) Comment ne pas penser, par une redoutable association d’idées, à Un soir, dans un taxi, une main d’homme sur une cuisse de femme, texte remarquable dans lequel Philippe Muray prévenait le lecteur : « le sexe poursuit ses aventures posthumes », entre exhibition et punition, sous la férule de féministes ambitionnant d’en finir avec la vie privée, « autrement dit la vie tout court où se réfugie un peu de l’ancienne comédie du plaisir fondé sur le secret et sur la différence sexuelle ».

(2) À Lille, au Théâtre du Nord dirigé par l’autoproclamé « décolonialiste des arts » David Bobée, une pièce intitulée Cette petite musique que personne n’entend sera à l’affiche les 18 et 19 mars prochains : « Clarisse Fontaine nous parle de femmes battues, de pervers narcissiques, de masculinité, ainsi que d’amour, de sexe et du rapport de force homme/femme. L’autrice et interprète aborde de façon subtile les maux de notre société encore empreinte de misogynie. » Cette dénonciation théâtrale de la violence des hommes envers les femmes a déjà beaucoup voyagé, de Paris à Avignon. Clarisse Fontaine a tenu à ce qu’elle soit mise en scène par… JoeyStarr, condamné à plusieurs reprises pour coups et blessures volontaires sur des femmes, dont une hôtesse de l’air (fracture du nez) et une de ses ex-compagnes, entre autres méfaits. « Mon choix, explique Clarisse Fontaine sur le plateau de Télématin, choque beaucoup de personnes mais s’explique parce que ça m’a ouvert une porte. » Espérons que ça ne soit pas sur le nez. « Mon choix s’explique aussi par le coup de foudre artistique et la rencontre. Le fait que JoeyStarr n’ait pas peur des mots et ose mettre en valeur tous mes mots, qu’ils soient difficiles, crus, poétiques. » Et JoeyStarr de conclure l’entretien : « Je pense qu’elle est venue me chercher pour faire de la déconstruction, et ça je sais faire. »

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