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Ecole : les pistes pour mieux former nos enseignants, par Franck Ramus

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Nous avons tous été élèves, et par conséquent nous avons tous fait l’expérience des qualités très variables des enseignants que nous avons eus. Si vous vous replongez dans vos souvenirs et que vous pensez aux enseignants dont vous avez le plus et le moins appris : quelles étaient les qualités qui les différenciaient ?

Vous pensez sans doute au fait de savoir rendre la matière intéressante, de donner envie de l’étudier, de savoir expliquer clairement des concepts difficiles, de comprendre les difficultés des élèves et d’adapter son enseignement, de donner à chaque élève confiance dans le fait qu’il peut progresser et que l’école est là pour l’aider. Vous pensez sans doute aussi au fait de faire respecter son autorité au sein de la classe, de savoir gérer les débordements des élèves, tout en restant calme, bienveillant et juste, plutôt qu’en étant autoritaire, en criant sur eux ou en les humiliant. Vous n’avez sans doute pas pensé au fait de maîtriser suffisamment les matières scolaires. De fait, il est plutôt rare en France de rencontrer des enseignants dont la capacité à enseigner est limitée principalement par leur faible compétence dans la discipline.

Les enseignants sont les premiers à s’en plaindre

Ce contraste entre les compétences disciplinaires et non disciplinaires est à l’image de la manière dont la France sélectionne et forme ses enseignants. Les concours que sont l’agrégation, le CAPES, et dans une moindre mesure le concours de recrutement des professeurs des écoles, sont encore très focalisés sur la maîtrise disciplinaire. Ils accréditent l’idée selon laquelle un bon enseignant est essentiellement celui qui maîtrise son sujet. De même, la formation initiale des enseignants est majoritairement consacrée aux disciplines et à leur didactique (comment enseigner chaque discipline spécifique), plutôt qu’à la psychologie de l’élève et à la pédagogie. Il est donc peu étonnant que ce soit dans ces derniers domaines que les enseignants se trouvent le plus souvent en défaut. Ils sont d’ailleurs les premiers à s’en plaindre, notamment dans les enquêtes TALIS menées par l’OCDE.

Plus étonnant encore, il n’existe pas en France de programme national de formation des enseignants définissant précisément les connaissances et compétences qu’ils doivent maîtriser. De ce fait, la composition et la qualité de l’offre de formation sont très variables d’une académie à l’autre car elles sont fondées principalement sur les ressources disponibles localement, sur les préférences des enseignants-chercheurs et formateurs. Et ce malgré un certain nombre de contraintes imposées par des directives nationales. Par comparaison, le programme des six premières années des études de médecine n’est pas laissé au libre choix des universités (pourtant autonomes) ni aux préférences des professeurs de médecine. Il est codifié au niveau national en grand détail, en 11 chapitres et 362 items. Pourquoi devrait-on prendre la formation des enseignants moins au sérieux ?

Profiter de la décrue démographique

Fort de ces constats, le groupe de travail Formation et ressources que je coordonne au sein du Conseil scientifique de l’éducation nationale vient de publier une proposition de nouveau référentiel de compétences des enseignants. Sans nier l’importance cruciale de la maîtrise des disciplines scolaires, cette proposition vise surtout à spécifier en détail les connaissances et compétences non disciplinaires qui devraient être idéalement maîtrisées par les enseignants. Ce référentiel s’appuie sur plusieurs décennies de recherche en psychologie et en éducation qui ont mis en évidence les conditions les plus propices aux apprentissages scolaires et sur les pratiques pédagogiques qui sont les plus à même de créer ces conditions. L’avenir dira si un ou une ministre se saisit de cette proposition pour cadrer plus précisément les programmes de formation des enseignants ou si ce référentiel reste une simple source d’inspiration à la disposition des instituts de formation qui le souhaitent.

Un dernier point est qu’un renforcement significatif de la formation des enseignants ne peut se faire sans moyens. Il faut non seulement mettre à jour la formation des formateurs, mais si l’on veut pouvoir renforcer la formation continue des enseignants en poste, il faut pouvoir leur dégager du temps pour cela. Si l’on opte pour de la formation sur le temps scolaire, il faut avoir suffisamment d’enseignants remplaçants à disposition pour que cela ne se fasse pas aux dépens des élèves. Si l’on opte pour de la formation hors temps scolaire, alors il sera sans doute nécessaire d’indemniser les enseignants pour ce temps de travail supplémentaire. Heureusement, la France est en situation de décrue démographique : chaque année, moins d’élèves entrent dans le système scolaire (97 000 élèves de moins prévus à la rentrée 2025 comparée à 2024). Toutes ces dernières années, cela a permis au ministère de réduire le nombre de postes sans augmenter les effectifs des classes. Peut-être faudrait-il penser à tirer parti de cet excédent de moyens pour le réinvestir dans la formation que nos enseignants méritent.

Franck Ramus, chercheur au CNRS et à l’Ecole normale supérieure (Paris)




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