Hervé Ritou a évolué en équipe fanion au Stade Aurillacois
« Le rugby m'a mis sur le droit chemin »
C'est par atavisme, et notamment en raison des gènes de son oncle Gérard Violle vaillant troisième ligne, que le petit Hervé tâte du ballon ovale en mini-poussins à l'école de rugby du RCM couvé par les éducateurs hors-pairs Jean-Paul Delatour, Daniel Sors et Jean-Paul Rouchy. D'entrée de jeu et au fur et mesure de sa pratique, il fait montre de qualités exceptionnelles qui le mèneront jusqu'à l'équipe fanion du RCM alors qu'il n'est encore que cadet deuxième année.
La suite coule de source : il est repéré par le voisin aurillacois et intègre le sport-études d'Ussel avec lequel il glane deux titres de champion de France junior. Avec les stadistes aurillacois, il évolue au début des années 90 en équipe fanion en groupe B (l'équivalent de la Pro D2) puis revient au bercail, ne pouvant résister à l'appel du pays mauriacois qui lui est si cher.
Quels souvenirs gardez-vous de votre parcours ? J'ai passé de très belles années au sport études du lycée Ventadour, à Ussel, avec des partenaires tels qu'Olivier Magne, David Courteix et autre Fabrice Ribeyrolles, Sébastien Viars mais ce que je retiendrai de ces années corréziennes, c'est la personnalité de Pierre Perez (entraîneur du sport-études avec Pierre Chadebec) qui m'aura marqué à vie. Nous savions avec lui que si nous ne travaillions pas scolairement, nous ne jouions pas. Il m'a remis dans le droit chemin. En plus d'être un brillant pédagogue c'était un humaniste. C'est lui qui m'a sorti de ma galère scolaire.
Qu'avez-vous retiré de l'expérience au Stade Aurillacois ? J'ai eu l'honneur de côtoyer le haut-niveau. J'étais tout jeune et j'ai eu le plaisir d'évoluer tour à tour sous les ordres de Victor Boffelli en juniors avec un huitième de finale perdu face à Toulon, puis de Roland Destruel qui me faisait confiance et enfin du « sorcier » Michel Peuchlestrade. Cette année-là, le club avait joué la finale du groupe B face au Stade Français dans un stade Marcel-Michelin comble. Nous étions à une période où le rugby n'était pas encore pro. J'en ai profité pour continuer mes études en passant un bac G3 et le brevet d'état rugby que j'ai loupé pour un seul module. J'ai terminé mon cursus estudiantin par une année de fac AES.
Que conseillerez-vous aux jeunes tentés par l'aventure pro ? Surtout de ne pas délaisser les études et la partie professionnelle. Une blessure est si vite arrivée et peut sonner le glas des espérances. On est en haut de l'affiche mais la descente aux enfers peut être brutale. À l'inverse, dans la partie sportive, il faut se donner à fond pour ne pas avoir de regrets.
Votre expérience vous a-t-elle servi professionnellement ? Dans mon boulot comme sur le terrain, je me donne à fond. Comme en sport, il y a des personnes qui ont été importantes. Claude Rigal et Alain Chavaroche sont de celles-là. Comme en sports on se construit petit à petit. J'ai passé un CAP couvreur et un CAP, zingueur et j'ai créé ma propre entreprise. Aujourd'hui, nous sommes une vingtaine dans l'entreprise et nous fonctionnons comme une équipe. Je me suis associé avec Aurélien Delprat (capitaine du RC Mauriac) et Jérôme Barrier et là aussi nous avons une équipe de collaborateurs.
Pratiquez-vous du sport aujourd'hui ? J'approche la cinquantaine et je me suis mis au trail au sein du RT Mauriac. Cela me permet de m'évader mentalement. L'esprit est convivial et cette activité me maintient en forme au rythme de deux sorties minimum par semaine. Mais je suis un épicurien et j'aime partager de bons moments avec des amis.
Le mot de l'entraîneur du RC Mauriac, Arnaud Magne. Pour avoir côtoyé Hervé de l'école de rugby jusqu'aux seniors du RCM, je peux affirmer qu'il était un joueur hors norme, très rugueux avec de grosses capacités physiques mais aussi très doué techniquement. Hervé fut un joueur de haut niveau puisqu'il évolua en équipe première au Stade Aurillacois. Pour avoir longtemps joué à ses côtés, je peux certifier qu'il valait mieux jouer avec lui que contre lui. Mais j'ai surtout envie d'évoquer l'homme avec qui j'ai partagé de merveilleux moments. Hervé est une grande figure du RCM, encore très proche du club. J'ai personnellement été marqué par son mental de compétiteur, sa grande humilité, sa simplicité ainsi que de son amour du club. Il a été pour nous tous un exemple.