On a été à la rencontre des pêcheurs du centre-ville de Montluçon
Pêcher en plein centre-ville de Montluçon, au milieu du bruit du trafic automobile, peut paraître étrange lorsque l’on n’est pas pêcheur. Les initiés sont cependant unanimes, ici pas besoin de silence monacal pour que ça morde, et les eaux du Cher sont très poissonneuses à Montluçon.
On peut pêcher de la carpe, de la tanche, du gardon, du brochet, de la perche, du silure et même de l’anguille. Ça dépend du temps, des températures, du moment de la journée.
« Il y a une trentaine d’espèces différentes dans le Cher dont des truites », renchérit Steeve Leroy, président de l’Union des pêcheurs bourbonnais, la plus grosse association du département de l’Allier avec 2.700 membres. Elles sont là naturellement mais on refait également le cheptel pour renouveler le sang. »
Même principe que la pêche dans un étangSur les bords de Cher, les pêcheurs, tous titulaires d’une carte de pêche, viennent seuls ou entre amis. La grande majorité sont des Montluçonnais.Benjamin Fernandes Rocha aime venir seul ou avec des amis mais toujours à la fraîche. Photo : Cécile Champagnat
Comme l'explique Benjamin Fernandes Rocha, ici pas de place réservée. Chacun s’installe selon son envie du moment : rive gauche ou rive droite, avant ou après les différents ponts qui se succèdent sur la rivière.
C’est le même principe que la pêche dans un étang en pleine nature. Le plaisir est d’avoir une touche et de passer un bon moment entre amis quand on vient avec les copains
Pouvoir profiter de sa passion au coeur de la villeA quelques pas de lui, deux pêcheurs de 21 et 16 ans approuvent le retraité. « On vient là parce que c’est très pratique. On habite en ville mais on peut quand même profiter de notre passion quand on veut. On va en étang les week-ends. On croise des pêcheurs de tous les âges. Ici, en plus, on peut faire du bruit, les poissons s’en moquent. Ils sont habitués », constatent avec le sourire les deux amis.
Les habitués déplorent le manque d'entretienLes pêcheurs déplorent cependant la présence envahissante de l'élodée du Canada dans le lit de la rivière rendant difficile la pêche.
Pêcher dans le Cher est agréable mais c’est aussi compliqué car il y a beaucoup de casse à cause du manque d’entretien de la rivière. Quand ils sont ferrés, les poissons vont se cacher dans les algues. C’est souvent à ce moment que ça casse. À la fin ça a un coût car le matériel n’est pas donné. La situation est encore dans le canal de Berry. Certaines zones ne sont plus pêchables !
Orenzo Freitas pose avec une carpe de 11 kilos qu'il a pêchée dans le Cher.Vers la passerelle des Nicauds, Orenzo Freitas confirme en montrant sa canne à pêche cassée quelques heures plus tôt. Le carpiste de 19 ans s’est néanmoins consolé en pêchant ce jour-là une carpe de 11 kilos. Après une photo souvenir, le jeune homme a vite remis le poisson à l’eau.
Florence Farina