Le capitaine Laurent Barraja prend la tête de la compagnie de gendarmerie d'Aurillac
Le déménagement n’aura pas été (trop) long. Le capitaine Laurent Barraja, jusqu’ici commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Riom (Puy-de-Dôme), commande désormais près de 100 gendarmes, sur l’arrondissement d’Aurillac. Parmi eux, les communautés de brigades d’Aurillac, de Maurs, de Montsalvy et de Vic-sur-Cère, les enquêteurs de la brigade de recherches et les hommes du peloton de surveillance et d’intervention.
L’entrée du capitaine Barraja, 45 ans, dans la gendarmerie remonte à son service militaire. Il l’effectue au peloton autoroutier d’Orange (Vaucluse), et dort alors dans la caserne de l’escadron de la gendarmerie mobile. Il n’en fallait pas plus pour lui faire apprécier cette institution. Il s’y engage, et enchaîne pendant près de dix ans les missions, en France et en Outre-mer, en étant basé à Hyères (Var).
D'abord en gendarmerie mobileC’est en 2011 qu’il donne un tournant à sa carrière, en passant le concours d’officier. Après deux ans à l’école de Melun, il prend la tête, jeune lieutenant, d’une brigade nouvelle, Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher). « Le challenge m’a plu. Si ça marche, c’est grâce à tous les hommes. Si j’échoue, c’est de ma faute… » Il n’échoue pas : au bout de quatre ans, il est affecté à la compagnie de Riom, en tant que commandant en second, puis à Aurillac, cette année.Tout juste arrivé, il prend ses marques, secondé par l’expérimenté capitaine Ballat. Si les Combrailles pourraient rappeler les campagnes cantaliennes, il se méfie des raccourcis :
« On aurait tendance à le croire, mais pas du tout. Nous sommes plutôt une porte d’entrée sur le sud, c’est autre chose, cela a d’autres particularités. »
Petit à petit, il partira à la rencontre des maires de l’arrondissement, avec une idée claire : « Je suis pour la participation citoyenne, je crois en ce protocole, que j’ai mis en place à Romorantin. » Concrètement, une convention est signée, avec le maire de la commune notamment, et des référents de quartier sont désignés, sur la base du volontariat.
« Cela permet d’échanger du renseignement. Dans 99 % des cas, cela ne donnera rien, mais si le 1 % restant peut faire aboutir une enquête… »
Sans délation, « le but c’est d’expliquer le protocole. C’est vu en conseil municipal, il y a une réunion publique. On n’impose rien, il faut des volontaires. La difficulté, c’est de maintenir le contact avec les référents de quartier. »
Un bon moyen de faire de la prévention face à la délinquance - la compagnie a été touchée par une série de cambriolages récemment -, mais aussi « de remettre du liant entre les maisons. Le contact entre voisins est amélioré. En période de crise sanitaire ou de canicule, cela prend tout son sens. Cela remet de l’humain dans le dispositif. »
Pierre Chambaud