À Aurillac, un nouveau bout de piste cyclable permettra de rapprocher le centre-ville de la Ponétie en septembre
Ici, la Jordanne porte les stigmates de la sécheresse. Nichée au cœur des arbres, entre le carrefour du McDonald’s et la zone commerciale de Sistrières, elle coule peu, serpente paresseusement entre les arbres. « Il y a trois ou quatre ans, c’était un dépôt d’ordures… », se souvient Alain Coudon, adjoint aux travaux à la mairie d’Aurillac.
Alors « on est en pleine reconquête des berges de la Jordanne », continue-t-il. La rivière a été nettoyée, notamment au cours d’une opération citoyenne il y a deux ans. Là, ce n’est pas idéal, il reste quelques canettes qui traînent. Plus pour longtemps. Désormais, un balcon donne sur ce petit coude de la rivière, offrant au grand public une vue sur d’éventuels déchets, qui pourront vite être nettoyés.
Depuis la fin du confinement, la mairie a réalisé des travaux. Désormais, une piste cyclable longe l’arrière des bâtiments commerciaux, pour rejoindre le parking du magasin Action. Une zone commerciale qui a apporté une contrainte supplémentaire : hors de question d’aller rogner sur l’espace alloué aux magasins. Alors la piste s’est accrochée aux remblais, grâce à une structure en béton et métal, solide. « La difficulté, c’était de ne pas empiéter sur les parcelles privées, note Dominique Payrot, référent environnement à la Ville. Là, on se retrouve vraiment en limite de propriété. » Une séparation a été créée entre les deux espaces, avec une barrière.
Coût total des travaux : environ 300.000 €, financés aux deux-tiers par l’État d’une part, dans le cadre du Plan vélo et mobilités actives, et des crédits issus du Territoire énergie positive pour une croissance verte d’autre part. Il faut compter, dans ces travaux, à la fois la construction de la passerelle mais également l’entretien des berges de la Jordanne, avec une attention particulière portée sur les plantes invasives, comme la renouée du Japon, encombrante…
Pour le moment, la piste cyclable est fermée, même s’il y a une demande. Il faut dire qu’elle permet d’éviter de prendre le début de l’avenue du Général-Leclerc, pas simple pour les cyclistes. « Les gens commencent déjà à passer, les barrières ont été vandalisées », note Alain Coudon. Elle sera accessible à la fin du mois de septembre, après un aménagement sur l’avenue Georges-Pompidou, juste avant le feu rouge, pour permettre aux vélos de passer en sécurité.
Des lumières annonceront aux automobilistes la possible traversée de cycles, et l’avenue passera sur une voie, pour faire ralentir tout le monde.Objectif : réveiller le parking-relais tout proche, « sous-utilisé », reconnaît l’adjoint. À long terme, c’est une piste cyclable cohérente qui suivra les berges de la Jordanne, de la Ponétie jusqu’au centre-ville, sur plus de trois kilomètres avec plusieurs ouvrages d’art déjà réalisés. Sur le long terme, le feu tricolore du bas de l’avenue du Plomb-du-Cantal pourrait disparaître, au profit d’un rond-point.
À Aurillac, ces embouteillages qui font râler les automobilistes et les habitants
La création d’un tel aménagement a pourtant fait hurler les usagers du Viaduc, il y a un an et demi. Mais Alain Coudon assume :
« J’y suis très favorable ! 90 % du temps, cela fluidifie. Aux heures de pointe, on pourra faire ce que l’on veut, ça coincera quelque part. »
L’objectif est donc de réduire le nombre de voitures en centre-ville, pour justement adoucir ces heures de pointe, soit par le vélo, soit en favorisant ici la traversée des piétons pour aller chercher l’arrêt de bus, tout en augmentant, en lien avec la Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac, l’offre de navettes.
Du long terme, tandis que les Aurillacois pourront, bientôt, profiter d’une voie douce pour rejoindre la Ponétie, haut-lieu du jogging à Aurillac. L’aménagement existe, il faudra voir si les Aurillacois et ceux qui travaillent dans la ville-préfecture s’en saisissent.
Pierre Chambaud