Commémoration du massacre de la carrière des Grises, à Prémilhat (Allier) : « Que les descendants n’oublient pas, sachent et comprennent »

Soixante-seize ans après, le souvenir est toujours empreint d’une forte émotion. Ce samedi 15 août, ils étaient une petite centaine, rassemblés à la carrière des Grises, avenue des Martyrs à Prémilhat, pour commémorer le massacre perpétré par les nazis dans ce même lieu, le 14 août 1944.

Ce jour-là où, aux environs de 5 heures du matin, quarante-deux détenus ont été exécutés par les soldats allemands.

Lors de son discours, Bernard Deligny, le président du comité d’entente des associations d’anciens combattants victimes de guerre et patriotiques de Montluçon, a tenu à souligner l’importance de maintenir « le souvenir afin que les descendants n’oublient pas, sachent et comprennent » ; lui qui était particulièrement ému par la présence de trois jeunes porte-drapeaux.

« Ça nous touche de voir des jeunes prendre le relais. Il faut en convaincre davantage de la nécessité de connaître l’histoire et les y associer », a-t-il insisté.

C’est un message similaire qu’a souhaité adresser Andrée Merat, fille de Paul Dumas, résistant tué lors de ce massacre, à la jeunesse.

« Il faut penser à l’histoire. Les Français ont la mémoire courte et le passé peut revenir. »

Au-delà de cet appel, c’est le souvenir d’un père admirable qui donne à cette femme, aujourd’hui âgée de 89 ans, le courage de venir chaque année depuis ses 13 ans rendre hommage aux victimes de ce massacre. Et ce même si parfois l’émotion l’emporte : « Je ne peux m’empêcher de pleurer quand je parle de lui ».

« Je me souviens, il m'arrivait d'accompagner mon père jusque dans le Cantal pour des actions de résistance. C'était incroyable de pouvoir faire ça à mon jeune âge.  »

Aujourd’hui, une stèle comportant les noms de quarante et une victimes – l’une d’elle n’ayant jamais été identifiée – est érigée à cet endroit, pour que leur histoire traverse les âges.

Brian Le GoffPhotos Cécile Champagnat