Découvrez les secrets du château de Boussac (Creuse) et sa Dame à la licorne
Bernadette et Lucien Blondeau ont acheté le château de Boussac en 1965. « C’était une ruine mais ça nous a tout de suite plu quand nous avons visité, sourit la propriétaire, qui avait 19 ans à l’époque. Il appartenait au Département qui ne savait pas quoi en faire. Nous sommes entrés en religion avec Boussac… »
Avec l’aide de leurs parents, les Blondeau ont patiemment restauré le château. L’édifice du XVe siècle, avec des parties plus anciennes du XIIe siècle, avait été abandonné pendant des décennies. Bernadette Blondeau aime à raconter qu’il a abrité la sous-préfecture de Boussac, « supprimée en 1926 », puis une caserne de gendarmerie.Presque dans chaque pièce, on devine les traces laissées par les anciens occupants. Dans l’immense salon Zizim, la propriétaire montre les plafonds qui étaient « recouverts de plâtre » quand elle a pris possession des lieux. « Tout était cloisonné, ils avaient fait quatre appartements pour les gendarmes dans ce salon. »
Une incroyable collection de tapisseriesAujourd’hui, les visiteurs découvrent un château entièrement restauré. Une incroyable collection de tapisseries orne les murs (créations contemporaines de Dom Robert et Jean Lurçat, pièces plus classiques…).Les tapisseries les plus célèbres de Boussac, celles de la Dame à la licorne, ont malheureusement rejoint le musée de Cluny à Paris en 1882. Elles ont décoré le château pendant près de deux siècles. « C’est une série de six tapisseries découvertes par George Sand, raconte Bernadette Blondeau. Sand adorait Boussac. Elle est venue à plusieurs reprises entre 1840 et 1870, elle fuyait une épidémie de choléra à Nohant. »
Le public découvre la petite chambre où elle a séjourné et écrit son premier roman champêtre, Jeanne. Le charme de la pièce tient à son mobilier XVIIIe et aux jolis bouquets de fleurs réalisés par la propriétaire.Le goût du beau est un héritage familial pour Bernadette et Lucien Blondeau. « Mon grand-père était antiquaire et mon père expert, raconte la châtelaine, qui est originaire de Montluçon. Mes beaux-parents étaient restaurateurs de tapisseries anciennes. On nous a dit un jour que j’étais née dans un tiroir de commode et mon mari sous une tapisserie ! »
350 cannes de collectionDans presque chaque pièce du château, le visiteur tombe sur des curiosités. Près de l’entrée, on découvre une impressionnante collection de plus de 350 cannes. Dans la chambre de l’archevêque, il ne faut pas manquer les boîtes à épingles en soie du XVIIIe siècle, « prêtées pour le film La Princesse de Montpensier ». Dans la bibliothèque, on trouve des dizaines d’épis de faîtage dits “pigeons de Nevers”. « Comme je sais qu’après moi il y aura ma petite-fille, qui elle est intéressée par Boussac, je continue à trouver des bricoles, comme ce tambour », montre la propriétaire. La relève semble donc assurée à Boussac.
Boiseries et meubles Le château possède une impressionnante collection de boiseries du XVIIIe siècle, parfaitement restaurées, notamment dans le salon vert où étaient placées les Dames à la licorne. Le mobilier est également exceptionnel. La salle à manger du XVIIIe siècle en acajou fait toujours de l’effet sur les visiteurs. Les amateurs de meubles vintage adorent découvrir le salon des années 1970. « Nous vivions ici », confie Bernadette Blondeau, qui a perdu son mari il y a quatre ans.Pratique. Trois guides effectuent des visites tous les jours l’été. 12 €. Contact : 06.08.43.38.36.
Voyage à travers les siècles au château de Villemonteix (2020)
Texte : Catherine PerrotPhotos : Pascal Dacasa