Battu (19-13) à Montpellier, Aurillac n'a pas trinqué... et peut voir le verre à moitié plein
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Bouclé sur le score de 19-13, le premier match amical d’Aurillac a vu le Stade être battu par Montpellier. Mais les Cantaliens ont su regarder les Héraultais dans les yeux, avec de très nombreux points positifs. Avec un paradoxe : Aurillac a parfois mieux utilisé le ballon dans un second acte où il avait beaucoup moins la possession.
Il faudrait sacrément faire la fine bouche pour ne pas voir du positif dans la défaite d’Aurillac sur la pelouse du GGL Stadium, où les hommes de Roméo Gontinéac ont fait plus que rivaliser avec ceux de Xavier Garbajosa, vendredi soir (19-13).
En effet, les Auvergnats ont répondu présent sur bon nombres de secteurs, à commencer par la conquête. Si le Stade a enregistré des pénalités en mêlée sur introduction adverse, avec deux liaisons de Gajion pointées du doigt par l’arbitre, il a su conserver ses propres munitions.
Didier Tison fait partie des recrues qui ont su se mettre en évidence, tout comme Alexandre Plantier, titularisé à gauche de la mêlée. Photo Jeremie Fulleringer
Des recrues qui se signalent pour leurs débutsDans ce domaine, Alexandre Plantier, à gauche, a été très présent. Autre recrue par ailleurs très en vue, Tison a aussi su porter le ballon et mettre un peu de pagaille dans la défense adverse, comme après une mêlée en début de première période. Dans le second acte, Aurillac a été un cran en-dessous, mais pas ridicule pour autant.
En touche, les Auvergnats ont largement fait le job, avec seulement une touche perdue et un lancer pas droit de Nioradze en seconde période, dans un alignement où Hewat a été très présent, à l’image de son activité dans le jeu.
Le tarif unique de 10 euros appliqué par le MHR pour ce match n'a pas permis d'atteindre la jauge maximale de 5.000 personnes fixée par les pouvoirs publics. Ils étaient 1.876 à garnir le GGL Stadium, dont quelques Cantaliens qui ont parfois donné de la voix. Photo Jeremie Fulleringer
Une touche offensive qui répond bienPar ailleurs, les partenaires de Pierre Roussel ont su s’adapter aux circonstances cherchant (et trouvant) toujours le milieu d’alignement, sauf une fois avec un ballon capté en fond par Hewat. « Ils nous y ont un peu obligés, ils montaient un peu en (défense) inversée », pointait le capitaine après-coup.
Cette défense sur laquelle Aurillac s’est cassée les dents en première période a aussi tenu parce que les Cantaliens ont « connu du déchet sur des situations d’attaque », reconnaissait le 3e ligne.
« Sur la première on fait de bonnes choses mais tout n’est pas parfait ».
Entre passes pas toujours bien assurées et des soutiens qui ont parfois manqué de tranchant, ce premier acte laisse des regrets.
Car dans l’esprit, plusieurs séquences et lancements étaient séduisants, comme une action avortée par un leurre de Dubourdeau qui se transformait en écran dans les 22 adverses. Un peu avant cette action, au coeur d’une grosse période aurillacoise, Bouyssou avait également su mettre le feu dans la défense après un départ consécutif à un très bon maul cantalien.
Titularisé à l'arrière et revenu en jeu en seconde période, Thomas Salles a essayé de se proposer dans la ligne avec plusieurs ballons bonifiés. Photo Jeremie Fulleringer
Des brèches trouvées en seconde périodeA l’arrière, si Salles a touché peu de ballons, il en a bonifié plusieurs, comme sur une très belle combinaison avec Aucagne en deuxième période ou une autre avec Tison en fin de premier acte.
Mais la plus belle séquence est certainement celle de l’essai de Rouquette (42e). Un éclair d’entrée de jeu après la pause, dans un second acte où Aurillac n’a plus dominé de la même manière mais a tout de même su se montrer dangereux.
« C’est un peu le paradoxe de cette rencontre », notait Roméo Gontinéac.
Sur la deuxième mi-temps, on subit sur la conquête mais on arrive à trouver quelques brèches, on arrive à breaker un peu plus, alors qu’en première on tient plus le ballon mais avec plus de déchet.
Besoin d'être "plus pragmatique"« On a encore plein de choses a apprendre », ajoutait l’entraîneur, citant le besoin d’être « plus pragmatique », notamment dans ce premier acte où la défense montpelliéraine, avec sa façon de couper presque systématiquement les extérieurs, a contenu les Aurillacois.
"Il faut relativiser et rester humble", a souligné Roméo Gontinéac après la rencontre, non sans reconnaître que la prestation aurillacoise était encourageante. Photo Jeremie Fulleringer
Pour une première sortie, a fortiori cinq mois après son dernier match et dans un groupe où les nouveaux étaient légion, Aurillac a finalement offert un visage intéressant et démontré des attitudes porteuses d’espoir.
« A la fin, on dit que c’est encourageant. Il faut relativiser, rester humble, aussi parce que Montpellier avait beaucoup de jeunes et que chaque fois qu’ils ont accéléré, ils nous ont fait du mal, mais ça reste positif. Il faut qu’on arrive à garder cette dynamique là », concluait Roméo Gontinéac.
Jean-Paul Cohade