Deux cités ont été construites pour l'édification du barrage du Chastang (Corrèze)
La construction du barrage du Chastang, entre 1947 et 1952, mobilise 1.500 hommes. Célibataires ou mariés, ce sont autant de personnes a loger. Pour cela deux cités, Glény et le Port de Glény, ont été édifiées.
"Du côté de Servières il y avait Glény. A Saint-Martin-la-Méanne, le port de Glény", se souvient Claude Pesteil.
A ces deux endroits ont été construites deux cités pour les ouvriers travaillant sur le barrage du Chastang.
D'abord, exproprier...Claude lui, est la dernière personne née au Port de Glény. "Il y avait alors deux maisons, et mes parents avaient 40 hectares d'exploitation, se rappelle-t-il. Et au fur et à mesure des besoins du chantier, mes parents ont été expropriés."
Dans sa maison, à Saint-Martin-la-Méanne, juste à côté de celle de son fils, il a accumulé des années d'achives et de recherche sur ce chantier, et surtout sur ces deux cités. Claude Pesteil a vu le barrage du Chastang se construire et a vu ces deux cités évoluer.
"Le barrage, c'est mon histoire, je suis né en même temps que lui." Ce n'est pas un passionné de ces mastodonte en béton, mais il veut simplement se souvenir d'où il vient, de son héritage.
... Ensuite logerLà où les parents de Claude habitaient, "au port" comme il dit, se sont les agents mariés qui y étaient logés. Une cité provisoire est montée, composée de 240 logements en préfabriqués.
Le barrage, c'est mon histoire, je suis né en même temps que lui. - Claude Pesteil
De l'autre côté, c'est Glény. Y sont construites une cité provisoire pour les célibataires et une cité définitive. "Il y avait beaucoup de bal à Glény, mes parents allaient souvent danser là-bas", sourit Claude.
Dans la cité provisoire des célibataires, 600 hommes peuvent être logés. Les logements définitifs qui sont construits accueillent 21 logements ainsi qu'une école, la chapelle est également remise en fonction. La chapelle Sainte Madeleine de Glény a été remise en service lors de la construction des deux cités.
"A l'école j'étais le seul enfant qui n'avais pas des parents travaillant sur le chantier, se remémore Claude, j'étais le seul qui n'avais pas les cadeaux distribués à Noël, ce n'étais pas pareil."
Gendarmerie et épicerie sont même installés dans ces cités. "Il y avait vraiment tout le confort. Même l'eau, alors que nous, nous étions obligés d'aller à la fontaine", souligne le retraité.
La cité définitive toujours deboutDe la cité du port, aujourd'hui il ne reste pourtant rien. "Tout était sur des ossatures de fer démontables." Du côté de Glény, seules les maisons définitives, réservées au personnel d'exploitation, ont perduré. Des habitations, en granit construites "dans le style du pays" selon une brochure EDF publiée au moment de la mise en eau du barrage.
Aujourd'hui, les employés EDF sur le barrage sont logés à Argentat-sur-Dordogne.
Marie Lemaitre