Comment la Creuse veut-elle redonner goût aux marchés publics ?
Dans le cadre des rencontres « chefs d’entreprise, discutons marchés publics », le Conseil départemental de la Creuse a tenu à rassurer et motiver les entreprises creusoises pour se positionner sur les offres.
Contexte sanitaire oblige, la troisième édition des rencontres baptisées « chefs d’entreprise, discutons marchés publics » et organisées par le Conseil départemental de la Creuse se sont déroulées à distance via une visio conférence collective. Une première saluée par la présidente Valérie Simonet. « Ce n’est pas une fin en soi que de déployer 7.500 kilomètres de fibre dans le département, ce qui nous intéresse c’est ce à quoi cela nous permet d’accéder et là nous sommes dans le concret. »
Une valeur inférieure à 40.000 euros pour 80 % des marchés publics en CreuseEt le concret, c’est aussi un semestre 2021 qui va voir arriver de nouvelles offres sur les marchés publics dans un contexte économique particulier. Selon l’élue du département, des efforts seront réalisés pour ne laisser personne sur la touche. « Il y a la crainte de voir les plus petites entreprises se sentir exclues, notamment avec la hausse de la dématérialisation. Nous allons faire en sorte qu’elles puissent répondre aux offres des marchés publics. »En Creuse, 80 % des marchés sont d’une valeur inférieure à 40.000 euros dont deux tiers de moins de 10.000 euros. De quoi voir attirer plusieurs profils d’entreprises selon Franck Foulon, conseiller départemental et maire de Boussac.
« Il y a une vraie diversité des entreprises qui répondent à ces offres comme des gros opérateurs dans les travaux publics. Mais on peut aussi voir une très petite entreprise dans l’artisanat avec deux salariés qui peut répondre à un ouvrage comme changer une porte dans un collège. »
Plusieurs options pour les entreprises creusoisesEt parmi ces entreprises répondant aux marchés publics, 50 % sont implantées dans le Limousin, une bonne chose à en croire le maire de la commune de l’est creusois. « Bien évidemment, nous sommes vigilants à ce que des entreprises creusoises puissent répondre mais cela nous permet également, dans le travail d’attribution des marchés, de pouvoir le faire en respectant la loi car le marché public est une réglementation. »
Ces acteurs creusois pourront utiliser les procédés de la sous-traitance et de la co-traitance, rappelés lors de cet événement et appuyés par des témoignages comme celui de Romain Lorgeron de l’entreprise Colas.
« La co-traitance permet de mettre en commun des moyens et des compétences. Si on prend l’exemple de la construction d’un pont pour une route, il va falloir du terrassement, de l’assainissement, du génie civil et à terme de l’industrie routière. »
Pour faciliter cet accès aux offres, le Conseil départemental de la Creuse a mis en place un annuaire en ligne disponible sur son site Internet afin de permettre aux entreprises volontaires d’avoir une certaine visibilité.
Pour l’heure, la programmation du semestre 2021 n’est pas exhaustive mis à part quelques projets comme la réfection de l’atelier technologique du collège Martin-Nadaud. Si d’autres offres vont émerger, Franck Foulon tient à préciser une chose. « Il faut aussi mentionner que le délai de paiement du Conseil départemental de la Creuse est de moins de dix jours. Et ça, ce n’est pas négligeable. »
Alix Vermande