En comptant les oiseaux au lac du Causse (Corrèze), voici comment deux passionnés ont pris part à une opération mondiale
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Deux passionnés ont fait le tour du lac du Causse, par - 3 degrés, ce samedi matin, 16 janvier. Leur objectif : observer et compter les oiseaux à l'occasion du Wetlands International, un comptage simultané qui a lieu dans 183 pays au même moment.
Bernard et Gérard sont équipés : longue vue, jumelles, appareil photo... Ils sont prêts à arpenter les abords recouverts d'une pellicule de givre du lac du Causse (Corrèze), en ce samedi matin, 16 janvier. Comme ça, ils ont l'air un peu seuls au monde...
150.000 bénévoles dans le monde et 70 en LimousinEt pourtant, quasiment au même instant, près de 150.000 autres bénévoles font la même chose dans 183 pays sur quatre continents. Dénombrer les oiseaux d'eau hivernants, c'est le principe de cette journée fixée à la mi-janvier chaque année depuis... 1967. L'instigatrice est une organisation à but non lucratif : Wetlands International.
Bernard, c'est Bernard Faurie, le coordinateur régional du Wetlands pour les trois départements limousins, mais aussi administrateur de la LPO (Ligue de protection des oiseaux). "On compte entre 60 et 70 personnes en Limousin qui participent à ce comptage sur différents plans d'eau", précise-t-il. Avec Gérard, il se charge du lac du Causse, près de Brive.
Patience et observation.
Le Limousin peu connu pour ses oiseaux d'eauCe lac est l'un des plans d'eau intéressants en Corrèze pour leurs oiseaux d'eau, comme ceux de Neuvic, de Bort-les-Orgues ou encore des étangs du plateau de Millevaches.
"L'an dernier le comptage avait été très pauvre, relève toutefois Bernard Faurie. Une vingtaine de canards cols verts, une dizaine de héron... Le Causse était vraiment intéressant pour ses oiseaux d'eau jusqu'aux années 2000, en réalité jusqu'à la construction du chemin qui permet d'en faire le tour et le développement des pratiques sportives."
Pour autant, les grands cormorans (ceux qui vivent à l'intérieur des terres et non en bords de mer qui sont les cormorrans huppés), s'en donnent à coeur joie. "C'est une espèce qu'on ne voyait pas avant les années 1990", poursuit Bernard Faurie. Deux grandes aigrettes (hérons blancs) font aussi l'honneur de leur présence ce samedi matin. "On peut également voir des hérons garde-boeufs, ils sont aussi blanc mais de plus petites tailles. Ils peuvent se poser sur les vaches."
Des comptages assez pauvres selon ces connaisseurs.
L'inconditionnel canard col-vertEt bien sûr, les inconditionnels canards cols-verts. "C'est le plus commun. L'oiseau qu'on verra le plus dans tous les comptages. On en a compté 4.087 en Limousin en 2020, dont 822 en Corrèze. Avant les années 2000, on pouvait observer davantage d'espèces différentes de canards", ajoute Bernard Faurie.
Ce samedi, au bord du lac du Causse, ce fut le comptage le plus pauvre que Bernard Faurie ait connu depuis qu'il effectue ce genre de sortie, depuis les années 1980. "Rien de bien nouveau, résume-t-il. Une quinzaine de cols-verts, huit hérons cendrés, cinq grandes aigrettes et vingt-cinq grands cormorans." Il transmettra ces détails à Wetlands International qui publie chaque année une synthèse de cette observation mondiale.
Emilie Auffret