Autour de Riom, reportage avec ceux qui accompagnent les personnes âgées à leur domicile : "Je fais en sorte qu’elles ne manquent de rien"
Quand le quotidien devient trop lourd à assumer seul, les personnes âgées, ou leurs familles, font parfois appel aux aides à domiciles et auxiliaires de vie du centre intercommunal d’action social (CIAS) de Riom Limagne et Volcans. Des agents, pour la plupart des femmes, se déplacent alors à leur domicile pour prendre soin d’elles. Une compagnie devenue indispensable pour beaucoup.
Un métier de passionDepuis huit ans, Anne-Laure Estèves est assistante de vie et épaule les personnes âgées dans leur quotidien. Préparation des repas, entretien de la maison, petit bricolage, aide à la toilette… La trentenaire réalise toutes les tâches que les habitants ne peuvent plus effectuer seuls, tout en veillant à "prendre soin de ces personnes souvent isolées".
"Je fais en sorte qu’elles ne manquent de rien et qu’elles gardent le sourire. Je les pousse également à aller de l’avant."
Pleine de volonté, Anne-Laure Estèves n’hésite pas non plus à proposer des astuces aux personnes âgées pour les aider à garder leur autonomie. "J’aime bien passer par le jeu, explique-t-elle. Mais certaines familles sont un peu dubitatives. Elles ont peur que l’on fasse avec leurs parents des jeux pour 'enfants'… Pourtant, ça les stimule et ça les aide à entretenir leur mémoire."
Comme elle, Véronique Borges est aide à domicile depuis deux ans. Un métier qu’elle effectue avec beaucoup de dévouement et de passion. "J’apprécie le contact avec les personnes âgées, explique-t-elle. Alors, j’essaie au maximum de prendre le temps de discuter avec les gens chez qui j’interviens."
Deux fois par semaine, Véronique Borges accompagne Bernard Rougier pour sa marche.
"Sans elles, je ne sais pas comment on ferait pour rester à domicile"Une présence réconfortante pour les personnes âgées : "Mes enfants vivent loin et je suis seule. Alors je suis bien contente qu’il y ait du monde à passer toute la semaine !", témoigne ainsi Monique Chicard, habitante de Lussat. Et rassurante pour leur famille : "Heureusement que ce service existe", lâche ainsi la fille d’une bénéficiaire. "C’est vraiment indispensable !, renchérit son père. Sans elles, je ne sais pas comment on ferait pour rester à domicile."Le matin, Anne-Laure Estèves aide Marie Robin a prendre son petit-déjeuner. Au final, les journées d’aide à domicile sont éprouvantes et parfois très longues. Le métier implique également de travailler un week-end par mois, de faire un peu de voiture et de toujours garder le sourire, tout en étant confronté aux problématiques de l’âge et de la maladie. Pourtant, Véronique Borges l’assure : elle ne changerait son métier pour aucun autre. "Je m’épanouis dans ce que je fais, j’ai vraiment trouvé ma voie et je veux pouvoir exercer ce métier aussi longtemps que possible." "On leur apporte beaucoup, mais ils nous apportent tellement plus ! J’ai beaucoup appris auprès des personnes chez qui j’interviens", poursuit Anne-Laure Estèves.
Un travail qu’elles prennent d’autant plus à cœur que les jeunes femmes se sont attachées aux personnes chez qui elles interviennent. "Malheureusement, cette année, ce qui m’a le plus touchée, c’est d’avoir toutes les semaines des messages m’indiquant qu‘une personne était décédée ou hospitalisée en raison du Covid", souffle Anne-Laure Estèves.
Jeanne Le Borgne