Blocage sur le temps de travail à l'Adapei du Puy-de-Dôme
Quatorzième jour de grève à l’Adapei 63, ce vendredi 22 janvier, et la pression ne retombe pas sur fond de renégociation de l’accord sur le temps de travail.
Alors que la direction de l’ADAPEI 63 a dénoncé les accords sur le temps de travail, il y a quinze mois, les négociations sont toujours au point mort. « Nous sommes censés trouver un accord d’ici le 26 février, je ne vois pas comment ça va être possible », déclare une salariée qui manifestait, ce vendredi 22 janvier, avec beaucoup d’autres devant le siège de l’association à Clermont-Ferrand (*).
« Remise en cause des pratiques », disent les salariésCar, sur le fond comme sur la forme, rien ne va. À tel point qu’à la demande de l’Adapei, le préfet a nommé un médiateur, la Dirrecte, pour renouer le dialogue.« Les groupes de travail n’ont pas pu se réunir et la direction a travaillé dans son coin avec des cadres. Leur projet présenté en décembre remet en cause nos pratiques et la prise en charge des personnes dans nos structures », expliquent des salariés.
Et de citer pêle-mêle : « l’abandon de la journée continue de 9 h à 17 heures pour une coupure méridienne obligatoire et une amplitude horaire de 7 à 19 heures ; des samedis travaillés ; la suppression de cinq jours de congés dans le secteur adulte ».
Cette semaine de Pâques resterait toutefois accordée aux travailleurs handicapés en ESAT. « Ils sont fatigables et ont besoin de cette semaine supplémentaire entre Noël et les vacances d’été, mais faire revenir leurs encadrants n’a pas de sens si ce n’est de revenir sur nos maigres avantages alors qu’on a des petits salaires », assurent les salariés qui ont lancé une pétition sur change.org qui a déjà réuni près de 5.000 signatures.
« On fait les frais de tout ce qu’on a donné pendant le Covid. On est bien mal récompensés».
Axel Romeuf, au nom de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO, explique : « On veut bien discuter sur la base de l’accord de 1999 qui a vieilli et peut être amendé mais pas à partir de leur projet ».
Lorsque l’Adapei veut dégager des heures pour que des éducateurs emmènent les enfants à leur activité du samedi, nous disons que ce n’est pas notre travail mais celui des parents. Ce n’est pas le prof de votre enfant qui l’emmène à son cours de judo ! ».
« Besoin d'agilité dans l'organisation », répond la directionDe son côté, la directrice générale Myriam Viala, « regrette que les syndicats aient quitté la table des négociations le 13 janvier ».
Les besoins des personnes en situation de handicap ont évolué depuis 1999. Les gens veulent que leurs enfants aillent à l’école de la République, ils veulent travailler en milieu ordinaire et les familles ont besoin de souplesse dans la prise en charge.
« Il faut mettre de l’agilité dans notre organisation. Le bien-être des personnes en situation de handicap et de leurs familles est au cœur de nos préoccupations. C’est notre métier », dit elle.
Direction et syndicats doivent se revoir, lundi 25 janvier, en présence de la Direccte et en terrain neutre.
(*) Les salariés ont reçu le soutien d’élus communistes, de familles, de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) ou encore de l’Association des paralysés de France.
Géraldine Messina
geraldine.messina@centrefrance.com