AstraZeneca est efficace chez les plus de 65 ans confirme la Haute Autorité de santé
Le gouvernement avait devancé l'appel. Lundi soir , le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que les 65-74 ans présentant des comorbodités pourraient désormais se faire vacciner avec AstraZeneca. Cela représente 2,5 millions de personnes.
Mardi matin, l'avis de la Haute Autorité de santé, sur lequel le ministre s'était appuyé, a été rendu public. Il élargit la recommnadation d'AstraZeneca à toute la population : les 65-74 ans (7,4 millions), qui jusque-là étaient exclus par manque de données suffisantes, mais aussi les plus de 75 ans. La HAS va donc permettre à la direction générale de la santé d’accélérer la vaccination dans cette tranche d'âge la plus vulnérable, que les deux vaccins à ARN messager peinaient à couvrir entièrement.
L'utilisation du vaccin AstraZeneca étendue aux 65-75 ans "avec comorbidités"
Ces conclusions découlent directement d'une étude écossaise réelle et à grande échelle. Elle a porté sur 5,4 millions de personnes, soit la quasi totalité du pays, en les comparant aux 1,3 million de personnes ayant reçu une première injection avant le 18 février (22 % de la population).
Plus de 80% d'hospitalisations en moinsRésultat : au pic d’efficacité, cinq semaines après la première injection, la baisse des hospitalisations est de 85 % chez les 18-64 ans, de 79 % chez les 65-79 ans, de 81 % chez les 81 ans. En diminuant les hospitalisations, le vaccin réduit automatquement la mortalité dans des proportions considérables même si l'étude n'apporte pas d'éléments sur ce point comme elle ne renseigne pas sur les symptomes légers.
Protection élevée contre le variant anglaisL'autre point souligné par l'HAS est le haut degré de protection d'AstraZeneca contre le variant anglais, ultra-majoritaire en Ecosse et désormais dominant en France.
L'étude écossaise montre que la protection contre les formes graves de la maladie est de 47% la deuxième semaine après l'injection, 60 % la troisième, 70 % la quatrième, 84 % la cinquième.
La HAS recommande donc d’élargir l’intervalle entre les deux doses. C’est la stratégie qu’a choisie le Royaume-Uni. La Haute Autorité l’avait déjà recommandée, le 23 janvier. Olivier Véran, le ministre de la Santé, avait refusé, jugeant le terrain mal balisé par la science.
Pour la HAS, la preuve est apportée qu’une telle extension est possible, à six semaines pour les vaccins à ARN messager, jusqu’à douze semaines pour celui d’AstraZeneca. Au gouvernement de trancher.
La HAS avait déjà recommandé que les sages-femmes et les pharmaciens puissent prescrire et administrer le vaccin AstraZeneca. Elle se prononce aujourd'hui en faveur de l'extension des compétences vaccinales des pharmaciens, des sages-femmes et des infirmiers pour l'ensemble des vaccins contre la Covid-19 incluant les vaccins à ARN messager.