Un Montluçonnais de 77 ans devant la cour d'assises de l'Allier pour avoir étranglé sa femme en septembre 2018
Le procès d’un Montluçonnais de 77 ans, accusé d’avoir tué sa femme de 69 ans en septembre 2018, a débuté ce mardi 2 mars devant la cour d’assises de l’Allier, à Moulins. Les débats, avant le verdict, se poursuivront ce mercredi 3 mars.
Un Montluçonnais de 77 ans comparaissait, ce mardi 2 mars 2021, devant la cour d'assises de l'Allier, à Moulins, pour avoir tué sa femme le 24 septembre 2018 dans leur appartement du quartier des Marais à Montluçon.
Pour ce premier jour de procès, ce sont les faits qui ont été abordés.
Le meurtreDans le box des accusés, Gilbert Limoges est aujourd’hui âgé de 77 ans. Il raconte avoir pris son petit-déjeuner, ce matin du 24 septembre 2018, avoir préparé les médicaments de sa femme, avoir, comme tous les jours, posé deux yaourts et une compote pour son épouse sur la table de la salle à manger, avoir fait sa toilette…
Sa femme, elle, est dans sa chambre et reproche à son époux sa consommation d’alcool et de tabac, le traite de fainéant. Des reproches insupportables pour Gilbert Limoges qui ne fume ni ne boit plus depuis plusieurs années.
« Depuis trois mois, et encore plus depuis une semaine, c’était toujours le même refrain en boucle. Au début je ne faisais pas attention pour ne pas qu’il y ait de dispute. »
Mais ce jour-là, il commet l’irréparable. « Je ne sais pas comment j’ai pu faire une chose pareille. » Il assure n’avoir eu aucune intention de tuer sa femme, avoir seulement voulu la faire taire. « J’ai pris le foulard et j’ai serré. Elle s’est débattue. Je crois qu’elle a dit “Arrête Gilbert”. Mais je n’ai pas pu m’arrêter. »
Une tentative de suicideAprès « avoir donné la mort » à sa femme, Gilbert Limoges tente de se suicider. Il assure avoir avalé une grande quantité de médicaments avant de se poignarder à plusieurs reprises avec un couteau de cuisine, dans la salle-de-bain.
Sa femme et lui ne seront découverts que deux jours plus tard par les secours, alertés par des voisins. « Je voulais disparaître. Mais la mort n’a pas voulu de moi, alors je dois payer ma dette », lance, en pleurs, Gilbert Limoges.
L'incompréhensionMais pour les différents témoins et les proches de la victime (le frère et la soeur d'Irma Limoges sont parties civiles), c'est l'incompréhension. Car tous avaient la vision d'un « couple idéal » et « sans histoires ».
« Pour moi c'était le couple parfait. J'ai donc été très, très surprise », souligne la soeur de la victime.
Nous avons toujours eu de bonnes relations avec Gilbert, il était très apprécié de la famille. Ma soeur et lui étaient amoureux. Je n'ai jamais rien vu qui aurait pu laisser présager d'un tel drame.
Le frère de la victime assure également n'avoir jamais eu connaissance de problèmes au sein du couple : « J'étais loin de penser qu'un jour cela finirait comme ça. Je n'ai jamais vu aucune agressivité, aucune méchanceté. »
Alors forcément, pour eux, les explications de Gilbert Limoges semblent bien maigres. « Un tel truc ce n'est pas possible ! », lance ainsi une membre de la famille. « On ne tue pas parce qu'on est excédé. » Pourtant Gilbert Limoges est formel : « Je n’ai pas d’autre explication et je le regrette. J'y pense tous les jours. Je suis vraiment désolé. »
La deuxième journée du procès, ce mercredi 3 mars, se concentrera notamment sur la personnalité de Gilbert Limoges.
Viols, braquage et meurtre aux assises de l'Allier, à Moulins du 22 février au 5 mars
Laura Morel