Remarqué pour ses créations originales, Alexandre Fourgeau Piquand a reçu le titre de Maître artisan fleuriste d'art (Creuse)

À 28 ans, Alexandre Fourgeau Piquand est un Maître artisan fleuriste comblé. Un premier prix et le coup de cœur du ministre de l’Économie lors de la Coupe de France des fleuristes en octobre dernier, une boutique de rêve de 190 m² désormais installée dans les anciens bâtiments des Nouvelles Galeries, en haut de la Grande rue et un titre de Maître artisan d’art tout fraîchement cueilli, lui auront fait oublier cette première année d’installation particulièrement compliquée.

Le Covid lui a fait fermer boutique à peine un mois après son ouverture en mars dernier, et un dégât des eaux, quelques jours avant Noël, l’a définitivement chassé de ses locaux rue du Prat pour l’installer, temporairement, dans la Grande rue. « Dans notre malheur, on a décidé de s’agrandir, autant pour les clients, qu’ils aient de la place, que pour la marchandise, qu’elle soit plus visible et pour nous, simplement avoir du confort pour travailler », explique Alexandre, qui accueille depuis un an, une apprentie, Léonie.

« On passe de 30 m² à 190 m², c’est un vrai confort parce qu’on est deux maintenant, rue du Prat, on ne pouvait plus travailler correctement, pour les arrivages, c’était compliqué, pour les règles de distanciation avec le Covid aussi pour les clients »

@ Julie Ho Hoa

Et un bonheur n’arrivant jamais seul, début mars, Alexandre Fourgeau Piquand a reçu des mains du président de la Chambre des Métiers et de l’artisanat, le titre de Maître artisan d’art. « Commencer cette nouvelle année avec un nouveau titre, c’est très agréable. C’est autant une récompense pour nous, pour tout le travail qu’on a fait qu’un remerciement de tous les clients puisque ce sont grâce à nos créations, qui ont plu, qu’on a eu ce titre », confie le fleuriste qui ajoute ainsi un galon à son parcours déjà exemplaire.

Pour décrocher ce titre, Alexandre a passé son brevet de maîtrise de niveau 3 et cumulé pas moins de huit années d’études et cinq années d’expérience aux côtés de fleuristes Meilleurs ouvriers de France. Il a également montré qu’il était doué en créations d’objets originaux, notamment ses roses éternelles, précieusement blotties dans des boîtes à chapeaux artisanales mais aussi ses danseuses, aux tutus de roses stabilisées.

« Ce titre, ça montre qu’on ne fait pas de simples bouquets, on sait aussi faire de la création, comme un bijoutier ou ferronnier d’art. »

Le jeune homme espère aussi que ce titre lui ouvrira des portes, notamment celles de CFA, de jury d’examens (il fait déjà partie de celui des Olympiades des métiers et de l’examen du brevet de maîtrise). Il a déjà en tête son prochain défi : le concours de Meilleur ouvrier de France (MOF) dans quatre ans. « C’est le Saint Graal que tout le monde veut, sourit Alexandre, Il y a cent inscrits et un ou deux finalistes, voire zéro ! ». Le Maître artisan d’art a quatre ans pour se préparer au concours des concours. 

 @ Julie Ho Hoa

« Entre-temps, on veut stabiliser l’entreprise, on va proposer de nouvelles choses et amplifier la boutique. Mon apprentie passe son brevet technique des métiers (BTM) cette année et je veux l’accompagner jusqu’au bout de son brevet de maîtrise. Et ce sera pile pour le MOF ! ».

Certes son nouveau titre est encadré sous les précédents mais pour autant, ce qui rend le plus fier Alexandre, « ce n’est pas d’afficher des diplômes, c’est le fait d’apprendre des autres et d’apprendre aux autres. Ce titre de Maître artisan d’art, je me dis que ça me permettra peut-être d’aller davantage dans les écoles, de montrer à des jeunes qu’aujourd’hui, on peut encore s’installer et avec de la volonté, on peut aller plus loin et montrer ce que l’on sait faire. » 

Texte et photos : Julie Ho Hoa