Ouverture de la pêche à la truite : pour les gardes-pêche de l'Allier, « l’objectif n’est pas de sanctionner »
Les pêcheurs étaient au rendez-vous le long du Sichon, samedi 13 mars, pour l’ouverture de la pêche à la truite. Pour l’occasion, les gardes de la fédération de pêche de l’Allier ont assuré une patrouille. La Montagne les a suivis.
Un loisir, un sport, une activité de passion ou nourricière… La pêche est plein de choses mais elle est surtout soumise au maintien de la biodiversité. Pour assurer la préservation des milieux aquatiques, des soldats de l’eau veillent au respect du code de la pêche dans l’Allier.
S’ils s’appliquent à faire respecter l’ordre, ils le font dans la bonne humeur. À 6 h 30, ce samedi 13 mars, ils avaient enfilé leurs bottes et leurs cirés. Vincent, Roger et Quentin, sont montés à bord de leur voiture blanche.
En deux heures, ils ont procédé à 69 contrôles, avant de rejoindre la confluence de l’Allier avec le Sichon et de remonter l’affluent. À la vue des véhicules, ils se sont garés sur le bord de la route avant de rejoindre les berges.
« Vous avez pris du poisson ? », demande Vincent Guillaumin, garde-pêche, à un pêcheur. « Que dalle ! », « il n’est jamais trop tard pour aller à la poissonnerie ! », plaisantent-ils.
Soutenir la fédération« Je pêche dans l’Allier depuis 65 ans », raconte Jacky, la canne à la main. C’est la première fois qu’il se fait contrôler. « J’ai toujours ma carte sur moi. Il faut bien faire vivre la fédération. »
Des patrouilles ont lieu à chaque ouverture. « Cela nous permet de rencontrer nos adhérents. L’objectif n’est pas de sanctionner », explique Vincent. Quant aux contrôles, ils sont aléatoires. Un calendrier est établi au début de l’année. Ils ont lieu de jour comme de nuit.
La fédération compte 8 agents et plusieurs AAPPMA (Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique). Chacune dispose d’un garde particulier. Il y en a une cinquantaine dans l’Allier.
Une réserve bénévole a également été mise en place. Elle compte huit membres. « Depuis sa création, les contrôles se sont multipliés », assure Vincent, en charge de la police de la pêche.
6 poissons par pêcheurIls reprennent la route, avant de s’arrêter une nouvelle fois. Trois amis rangent leur matériel dans leur voiture. Les gardes les saluent. Carte d’identité, carte de pêche et sac vide. Tout est en règle.
« Chaque pêcheur a le droit à 6 poissons. Lors des ouvertures, certains en cachent dans leur sac ou dans leurs bottes », raconte Vincent. « Vous allez y passer la journée ? », « non, seulement la matinée », répondent les amis. Ils n’ont fait qu’une seule prise.
« Peux-tu aller chercher mon mètre dans la voiture ? », demande Vincent à Quentin. « Nous mesurons les poissons pêchés pour nous assurer qu’ils ne sont pas trop jeunes. Ils doivent faire au minimum 23 centimètres pour avoir réalisé au moins un cycle reproducteur », détaille le jeune bénévole. Il participe à sa première patrouille.
Les gardiens de l’eau continuent leur ronde. Un peu plus loin le long des berges, ils rencontrent deux hommes. L’un d’eux est venu avec son fils. « Je n’ai pas ma carte de pêche !, s’empresse d’avertir l’ami qui les accompagne. J’ai essayé de la prendre, hier, sur internet mais ma carte n’est pas passée. »
380 euros d’amendeVincent le conduit jusqu’à sa voiture afin de remplir le bordereau d’infraction. Il n’a pas d’antécédents. « Il faudra acheter la carte interfédérale sous 3 jours. Je passe sur l’amende pour cette fois », avertit le garde-pêche.
100 € au lieu de 380 €, il s’en sort bien. « Nous avons un taux d’infraction de seulement 5 % sur l’ensemble des contrôles. Si les pêcheurs coopèrent, nous essayons de nous arranger au mieux. »
En dehors de l’absence de carte, les entorses les plus courantes sont la pêche hors période d’ouverture, et celle de nuit dans des zones non autorisées. Mais en mars, les membres de la fédération sont vigilants sur le respect des quotas et du mode de pêche.
« Il est important de respecter la période de reproduction des carnassiers. » Ces infractions sont passibles d’une amende de 150€. En cas de multiplication des délits, le matériel est susceptible d’être saisi.
« Plus on avance dans le temps et plus la pratique évolue positivement », constate Vincent Guillaumin. Gageons que cette ouverture vienne confirmer la tendance.
Texte Océane Jacques ; Photos Dominique Parat