Il avait mortellement percuté un motard à La Roche-Noire (Puy-de-Dôme) : le conducteur relaxé
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Un quadragénaire poursuivi pour homicide involontaire après avoir fauché le pilote d’une moto, en novembre 2018, à La Roche-Noire, a été relaxé par le tribunal.
« Je rentrais chez moi tranquillement. La route était en faux plat. Je suis désolé, je ne l’ai pas vu… » Plus de deux ans qu’il ressasse cette fraction de seconde où sa Peugeot 307 a mortellement fauché un motard. C’était le 5 novembre 2018, vers 20 h 20, sur la commune de La Roche-Noire. Le pilote du deux-roues, victime d’une panne sèche, poussait son véhicule à pied, sur une départementale plongée dans la nuit.
Le motard succombeLe prévenu, qui circulait dans le même sens, l’a percuté par l’arrière, à proximité d’une intersection. Un choc d’une grande violence. Le motard, âgé de 47 ans, succombera après avoir été transporté à l’hôpital dans un état critique. Jugé pour homicide involontaire, le conducteur de la 307 redit ses excuses. Mais pour ce quadragénaire sans histoire, « si cela n’avait pas été moi, ça aurait été quelqu’un d’autre ».
Me Paul Jaffeux, représentant la famille de la victime, n’est pas de cet avis. Son client, en dépit d’absence d’éclairage sur cette portion de départementale, était bien visible. « On sait que les feux rouges de sa moto fonctionnaient et il y a un poteau d’éclairage au carrefour où il a été projeté », assure-t-il. L’avocat pointe la vitesse de l’automobiliste, pas adaptée selon lui.
"Il a fait preuve d’imprudence voire d’inattention à l’approche de cette intersection."
Amélie Louis, au parquet, estime elle aussi qu’il y a eu « faute » de la part du prévenu. Et « négligence ». Des témoins affirment que le feu avant droit de la 307 ne fonctionnait pas.
La procureure demande un an de prison avec sursis. « Tout conducteur doit rester maître de son véhicule et le fait de croiser un motard en panne n’est pas imprévisible », fustige-t-elle.
Un pilote ou un piéton ?Mais le pilote a-t-il lui-même respecté toutes les règles de sécurité ? C’est la question que soulève Me François-Xavier Dos Santos en défense, s’appuyant sur le statut de la victime. Un motard, certes. « Mais assimilé à un piéton dès lors qu’il manœuvre son véhicule à pied », affirme-t-il. « Et s’il est assimilé à un piéton, il doit circuler sur le bord droit. » Or, pour le conseil, contrairement à ce qu’affirme Me Paul Jaffeux, le point de choc se situe dans la voie de circulation.
"Si vous considérez que le pilote était piéton à ce moment-là, alors en se situant au milieu de la chaussée dépourvue d’éclairage, il a commis une faute d’une exceptionnelle gravité"
Me François-Xavier Dos Santos, estimant par ailleurs que rien n’étaie les critiques sur la vitesse et l’éclairage de son client, demande la relaxe. Le tribunal, qui a rendu sa décision ce lundi, est allé dans ce sens.
Olivier Choruszko