Comment Brive (Corrèze) va utiliser ses 120 millions d'euros en 2021

Cent vingt millions d’euros. C’est l’enveloppe dont dispose la ville de Brive, en Corrèze, pour l’année 2021, dont 80 millions environ pour le fonctionnement et un peu moins de 40 millions pour l’investissement.

Mercredi 17 mars, le conseil municipal a examiné les orientations budgétaires pour l’année. L’occasion de comprendre ce que la majorité de Frédéric Soulier souhaite faire de ces 119.157.000 euros. Le détail, lui, sera validé à l’occasion d’une prochaine réunion, lors du vote du budget.

L’objectif majeur des décisions budgétaires, pour cette année, mais aussi pour l’ensemble du mandat, peut tenir dans cette volonté exprimée par l’adjoint aux finances : « la reconquête de l’indépendance financière de la ville de Brive ». Notamment parce que la DGF (*) baisse sans discontinuer depuis 2013.

En s’appuyant sur l’audit présenté lors du dernier conseil, Pierre Monteil a rappelé que, comparée à cinquante autres villes d’envergure similaire, Brive était la troisième ville la plus chère en termes d’impôts locaux payés par les habitants et la cinquième la plus dépensière en termes de frais de personnel par habitant. Elle figure aussi au cinquième rang des villes affichant le plus fort encours de dette par habitant.

Baisser les charges de fonctionnement et maîtriser l’endettement, voilà donc les deux jambes sur lesquelles la majorité va avancer. Elle veut notamment réduire de 1 % la masse salariale, qui réunissait 1.078 personnes (soit 915 ETP) en 2020. En 2021, les dépenses de personnel sont estimées à 43,9 millions d’euros.

Dans le même temps, la taxe foncière va diminuer, de 0,3 % en 2021 et jusqu’en 2023, puis de 0,5 % jusqu’en 2026.

Les opposants à Frédéric Soulier ne se sont pas privés de critiquer ces orientations. Pour les élus du groupe PS-PC, « la constante, c’est moins de fonctionnement, moins de service public ». Les élus se sont notamment appuyés sur la hausse des tarifs municipaux (cantine, parkings souterrains…) entre 2014 et 2021. La baisse de la fiscalité, « très minime », a ainsi été « largement reprise de l’autre côté ».

« On ne sait pas trop quelles sont vos priorités en termes d’investissement, a regretté Paul Roche (PS). Il n’y a pas de souffle politique, pas d’investissement significatif. » Martine Contie (PCF) a dénoncé le fait que « le personnel reste la variable d’ajustement ».

De son côté, Émilio Campos a clamé son insatisfaction : « Vous dites que vous allez baisser la masse salariale sans évoquer les impacts en matière de prestation de services, ni la stratégie pour y arriver, ni la question de la charge de travail supplémentaire… On veut que soit portée au débat la façon d’y parvenir. »

Quant à l’écologiste Chloé Herzhaft, elle a regretté le peu de place dévolue, dans ces orientations budgétaires, à l’écologie : « C’est extrêmement visible dans le document que vous nous avez envoyé, le chapitre écologie fait cinq lignes. »

Avec ces orientations, l’équipe municipale s’engage donc à poursuivre la baisse des impôts locaux. Elle va également reconduire ses efforts de réhabilitation de la voirie et consacrer en moyenne seize millions d’euros par an aux opérations nouvelles d’investissement jusqu’en 2023. 

(*) Dotation globale de fonctionnement, versée par l’État. Elle s’élevait à 5,2 millions d’euros en 2020.

Pomme Labrousse