La chasse à la glu clouée au pilori
![La chasse à la glu clouée au pilori](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/5274607.jpeg)
Mérinchal. La chasse à la glu clouée au pilori. Les chiffres délivrés par les organismes aussi sérieux que le CNRS ou le MNHN (Muséum national d'histoire naturelle) sont éloquents : 421 millions d'oiseaux ont disparu en 30 ans, moins 30 % des effectifs lors des quinze dernières années.
Parmi les principales causes clairement identifiées, on trouve l'intensification des pratiques agricoles qui, depuis 25 ans, mais surtout à partir des années 2008-2009, a changé le paysage en supprimant les haies et en drainant les zones humides.
Les choses vont changer doucement mais sûrementLes insecticides et pesticides ont semé la mort dans de nombreuses espèces d'insectes, principale nourriture d'une majorité d'oiseaux, et se sont introduits durablement dans les sols et dans les rivières. Les jachères, qui constituaient des sanctuaires de biodiversité, ont été abandonnées par la PAC.
Un malheur n'arrivant jamais seul, les associations de défense des animaux (Trente millions d'amis, la Ligue de protection des oiseaux et One Voice) condamnent la sur-chasse exercée dans les couloirs migratoires du Sud-Ouest (Pyrénées Atlantique, Landes, Gironde et Lot et Garonne). Quatre départements de notre grande et belle région de Nouvelle-Aquitaine où des millions de petits passereaux sont chaque année victimes de pièges tous plus barbares les uns que les autres. Des pratiques qui n'ont rien à voir avec la chasse traditionnelle.
Étouffés entre l'artillerie du lobby de la chasse et l'industrialisation toujours galopante de l'agriculture, les oiseaux vont continuer à disparaître comme c'est déjà le cas pour nombre d'entre eux.
Certaines décisions récentes ont prouvé que l'avenir des oiseaux était dans les mains du Conseil d'État qui, le 17 décembre 2020, a annulé définitivement l'arrêté du 31 juillet 2019 par lequel le ministère de la Transition écologique avait autorisé la chasse de 6.000 courlis cendrés.
Une autorisation jugée illégaleLa Cour de Justice Européenne mettra, je l'espère, de plus en plus souvent les pieds dans le plat des trafiquants d'ortolans. Elle vient cette semaine de considérer comme illégale l'autorisation dérogatoire qui permettait à 6.000 piégeurs de cinq départements (Bouches du Rhône, Vaucluse, Alpes Maritimes, Haute-Provence et Var) de prélever 42.500 merles et grives par le plus cruel des piégeages appelé chasse à la glu, pratique non sélective, qui colle les oiseaux sur les branches, leur arrache les plumes et les démembre. Peut-être qu'un jour très lointain, la patrie des Droits de l'Homme sera aussi celle des oiseaux.