L’exposition « Promenons-nous dans les bois » évoque les métiers du bois, dont la vannerie
Parmi les métiers du bois répertoriés dans l’exposition des Archives départementales, on retrouve la vannerie. Au début du XX e siècle, Guéret comptait encore trois vanniers. Une époque où chaque panier avait un usage bien précis.
Chaque panier avait un usage propre
Parmi les métiers du bois répertoriés par l'exposition « Promenons-nous dans les bois ! » aux Archives départementales, figure la vannerie. Andrée Louradour a consacré une étude à celle de la Creuse (bulletin de la Société d'Ethnographie du Limousin et de la Marche, décembre 1969). « La fabrication de la vannerie était presque exclusivement familiale, si l'on excepte quelques objets vendus par les ambulants. Les matériaux employés étaient le saule viminal, l'osier jaune, le noisetier, la paille de seigle, l'écorce de ronce, le châtaignier », explique-t-elle. En 1923, à Guéret, on dénombrait encore trois artisans : François Lampin, faubourg du Clos ; Villard, boulevard Carnot et Auguste Landureau. Le vannier était appelé « balaire » parce qu'il confectionnait en clisses de châtaignier des panières d'emballage dites « balas ».
Le palissou pour la pâte à painChaque panier avait un usage précis. Sa confection combinait parfois des matériaux différents. Il y avait le « besacier », peu profond mais large et muni d'un couvercle, pour la livraison du beurre jusqu'à 20 kg. Le « sennetour » en clissage d'écorce de saule ou de noisetier sur une carcasse de baguettes de châtaignier, dans lequel le semeur puisait la semence à deux mains. La « mue », grande cage d'osier à claire-voie pour transporter la volaille. Le « seuto », grand panier en lames de châtaignier, pouvant contenir jusqu'à 100 kg de pommes de terre. Avec la paille issue du battage du seigle, tressée en longs boudins liés avec de l'écorce de ronce débarrassée de ses épines, on fabriquait le « palissou » dans lequel levait la pâte à pain. La « bourolle », en forme de jarre, parfois haute d'un mètre, pour conserver les fruits, le grain, la farine, le son et même des plumes. La « bigno » ou « bignato », ruche en deux ou trois parties qui s'emboîtaient.
« La hotte, appelée « benatte » si elle était très grande, « beunou » ou « bennou » si elle était petite, servait à tout transporter : le bois, l'herbe pour les animaux, les légumes, le linge et même les animaux de petite taille voire un mouton si le porteur était costaud », rappelle Andrée Louradour.
La hotte à tout faireOn la fabriquait en fonction de la force de la personne qui l'utiliserait et du volume des objets qu'elle devait contenir. Le fond était, sur son pourtour, percé de trous dans lequel on plaçait des tiges de châtaignier, attachées à une autre tige de la même essence formant l'ouverture, dont les dimensions étaient supérieures à celle du fond. Puis on « tissait » autour des tiges avec les « clisses » de noisetier. « Jusque vers 1950, un artisan de Sainte-Feyre confectionnait hottes et paniers, qu'il vendait sur le marché, près des halles de Guéret », précise Andrée Louradour.
Un vannier guérétois, Auguste Landureau, qui avait son magasin rue Maurice-Rollinat, s'était fait une spécialité des paniers à viande dans lesquels les bouchers expédiaient les carcasses de veaux, de moutons, de porcs, quartiers de bœuf, enveloppés dans un linge.
Ces paniers, mesurant 1,50 m de longueur, 70 cm de largeur et 40 cm de hauteur, étaient fermés par un couvercle, ce qui facilitait leur empilage dans les wagons de chemin de fer. Collectés dans chaque gare, ils étaient acheminés à Paris. M. Landureau fabriquait également des paniers à abats, de forme cubique (60 cm d'arête), qui suivaient le même chemin. Tous ces paniers étaient faits de lames de châtaignier, entrelacés sur des barreaux de même essence, le tout relié par de l'osier. Dans les années 1920, cet artisan avait planté une oseraie entre les rues de Stalingrad et Jean-Moreau actuelles. Les nouveaux matériaux et modes de transport entraînèrent la disparition de cet artisanat.
Pratique. « Promenons-nous dans les bois ! » - Exposition visible sur le site Internet www.archives.creuse.fr