Tournoi des VI Nations : le XV de France prêt à écrire son histoire

Après son match renversant et un succès homérique sur les Gallois samedi soir (32-30), le XV de France peut encore remporter le premier Tournoi des VI Nations depuis 2010, à condition de battre, ce vendredi 26 mars, l’Écosse de plus de 20 points et en marquant au moins 4 essais.

À la 75e minute, alors qu’on pensait cette équipe de France passée par la fenêtre, voilà qu’elle trouva des trésors de ressources insoupçonnées pour réapparaître sur le seuil de la porte d’un succès (32-30), inespéré cinq minutes plus tôt.

On ne refera pas le film d’un match, qui pourrait bien avoir sa place de choix dans l’acte fondateur de cette équipe tricolore, mais il faut déjà convenir que la pilule risque d’être longue à digérer pour des Gallois impeccables et admirables de maîtrise pendant presque 75 minutes, avant d’être rattrapés par une incompréhensible indiscipline.

Samedi soir, les Bleus n’ont pas réalisé le match parfait, ils ont même été bousculés comme rarement depuis la prise de fonction de Galthié, mais leur seule touche finale a confiné au sublime émotionnel. Cette apothéose improbable méritait surtout un autre cadre qu’un stade vide.

Qu’importe au fond le flacon, l’ivresse était bien au rendez-vous et inutile de dire que ce quinze de France-là a amplement mérité de jouer le titre dans maintenant cinq jours (vendredi à 21 heures) face aux porteurs de kilts. Quel que soit l’issue finale de ce Tournoi à nul autre pareil, puisqu’il se sera joué entièrement à huis clos, la rencontre de samedi entre la France et le pays de Galles devrait entretenir la légende un bon moment.

Une chose est certaine, le XV de France a bel et bien inversé le balancier de son histoire et peut à nouveau rivaliser avec les nations fortes de l’hémisphère nord. Deuxième du Tournoi 2020, il lui reste un défi immense pour gravir le dernier barreau de l’échelle et brandir un trophée que la France attend depuis le sacre des Dusautoir, Parra, Domingo… et d’autres voilà onze ans.

Mode d'emploi. La France gagnera le Tournoi si elle bat l’Écosse avec le bonus et termine avec une meilleure différence de points que Galles. Actuellement, les Bleus sont à + 41 et les Gallois à + 61. En cas d’égalité, le nombre d’essais est pris en compte : Galles en a marqué 20 et la France 14.

Après avoir traversé l’épisode navrant de la « bulle sanitaire » sans rayure apparemment dans le contrat moral des joueurs et de leur staff, l’équipe de France s’est également remise d’une fin de match viandée contre les Anglais. Elle a réussi face aux Gallois ce qu’il lui avait échappé à Twickenham, à savoir un « money time » avec maîtrise, justesse et précision.Place désormais à une autre sorte d’exploit ; faire exploser les Écossais pour dépoussiérer la vitrine aux trophées… Pour écrire surtout un début d’histoire qui méritera d’être conté dans plusieurs années.

Jalibert forfait. Victime d’une commotion samedi, le numéro 10 de l’UBB ne jouera pas vendredi prochain, il a été remplacé dans le groupe par le Toulonnais Carbonel.

Christophe Buron