Il dit ne pas avoir voulu voler les voitures à Sauxillanges (Puy-de-Dôme) mais avoir voulu s’y réchauffer

Les voitures étaient ouvertes. Les clefs de contact sur le démarreur. Il n’a plus eu qu’à s’installer au volant.Cet homme, 40 ans, jugé vendredi 19 mars en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour deux vols et deux tentatives de vol de voiture, en rase campagne dans la région de Sauxillanges, n’entendait pas dérober ces véhicules. Il voulait se mettre au chaud a-t-il expliqué aux juges. Mis à la porte par sa compagne à laquelle il avait rendu visite – une première fois le 19 janvier puis le 18 février derniers – il a trouvé refuge, chaque fois, dans des véhicules :

« Il faisait froid. J’ai démarré juste pour mettre le chauffage »

Les propriétaires l’ont, par deux fois, délogé. Il est parti « sans violence, sans rien dire », a défendu Me Perrin, son avocate.

Avec l’une des voitures, une Fiat Panda parquée dans une cour de ferme, il a cependant pris la route. Là encore pour se réchauffer : « Le chauffage ne fonctionnait pas à l’arrêt. J’ai roulé et ça marchait ». Jusqu’à ce qu’il se fasse pincer, le 19 janvier puis le 18 février, par les gendarmes. La première fois, il avait bu (1,16 g) ; la seconde fois, il avait bu (1,04 g) et avait consommé du cannabis et de la cocaïne. De veilles addictions dont le quadragénaire, passé par une cure et un séjour en hôpital psychiatrique, a du mal à se défaire.

L’expertise psychiatrique révèle des troubles du comportement et une impulsivité. Un homme sous curatelle passé aussi plusieurs fois en prison – son casier compte dix-neuf mentions – souvent pour des vols et des ivresses au volant.

« Je me suis remis en échec encore une fois… J’ai conscience que j’aurais pu avoir un grave accident mais je veux vraiment m’en sortir. Je vais essayer de me réinsérer en prison. J’aimerais bien être plâtrier peintre. Ça me plaît ».

Son avocate a plaidé la nécessité de lui imposer des soins plus que de l’incarcérer. Une détention requise par la procureure suivie par le tribunal. Malik Damart a été condamné à vingt-six mois de prison dont seize mois ferme. Il est incarcéré.

Leïla Aberkane