Engagée sur deux tableaux, l'ASM entre dans son sprint final
Clermont reprend la compétition par un déplacement au Stade Français en Top 14, ce samedi, puis un autre aux Wasps en Coupe d’Europe, dans huit jours. Reste à savoir si l’ASM a les reins assez solides pour être compétitive sur les deux tableaux.
Les choses (très) sérieuses commencent. Après une coupure de trois semaines, le Top 14 entre dans son sprint final. Au menu, sept haies toutes aussi importantes à franchir dans l’optique de la qualification en phases finales avec, pour l’ASM (4e, 55 pts), un premier déplacement qui pèsera lourd, ce samedi au Stade Français (8e, 45 pts).
En ce début de printemps, revient aussi l’Europe et Clermont aura droit à un déplacement le samedi 3 avril (13 h 30) à Conventry, pour y affronter les Wasps en huitième de finale de la Champions Cup. Reste à savoir si l’ASM version 2020-2021 est de taille à jouer sur les deux tableaux. « Une victoire au Stade Français serait la meilleure façon d’aborder le déplacement aux Wasps, annonce le talonneur Etienne Fourcade. Elle pourrait nous apporter de la confiance, même si ce sont deux compétitions bien différentes ».
« L’ASM a toujours été un club qui veut jouer les deux compétitions »Pour l’enchaînement à venir, le contexte est particulier. Le dernier match de l’ASM remonte au 5 mars, à Montpellier (défaite 21-16). Les Clermontois ont eu ensuite une semaine de vacances puis ils sont allés se régénérer en stage à Bugeat, avant d’entamer la préparation proprement dite du déplacement au Stade Français en début de semaine.
Ces trois semaines auront permis au staff de récupérer quelques des joueurs blessés comme Alexandre Fischer ou Judicaël Cancoriet. Cristian Ojovan, touché par le Covid-19, a également repris l’entraînement depuis vendredi dernier.De fait, Franck Azéma ne se posera sûrement pas beaucoup de questions sur ce premier bloc. L’importance de cette reprise à Paris fait que le coach alignera sur ces deux matchs ce qu’il pense être la meilleure équipe et il ne laissera pas de cadres au repos, comme il l’avait fait pour le déplacement à Toulon, en fin d’année 2019, qui intervenait après les rencontres contre Bristol et le Munster.
La capacité de l’ASM à être compétitive sur les deux fronts se posera en revanche si elle a le bonheur de se qualifier pour les quarts de finale où elle est censée affronter une semaine après, le vainqueur de Munster-Toulouse. Ce quart potentiel précédera deux matchs déterminants de Top 14 contre Brive (le 17 avril) puis au LOU la semaine suivante. Le turnover sera alors impératif.
« Pour l’instant, on joue sur les deux tableaux », indique Judicaël Cancoriet, qui ne veut pas se poser de questions. « Cela dépendra ensuite du rendu de l’équipe, ajoute cependant la troisième ligne. On travaille pour, en tout cas, et on espère jouer sur les deux le plus longtemps possible car l’ASM a toujours été un club qui veut jouer les deux compétitions ».
Les trois semaines de coupure ont permis au troisième ligne, Judicaël Cancoriet, de faire son retour.
Pour Franck Azéma, pas de doute, son groupe a les capacités à faire bonne figure sur les deux tableaux. « On a les armes. Mais à condition que l’on n’ait pas trop de blessures. Comme tous les clubs d’ailleurs. Si on a une hécatombe de blessés, cela sera alors compliqué », reconnaît-il.
Une profondeur de banc limitée à l'avantCela sera même très compliqué en cas de pépins physiques. Car, même si l’ASM parvient à passer à travers les gouttes des blessures, la profondeur de son effectif ne lui offre déjà pas beaucoup de latitude à certains postes clés. Si au niveau des lignes arrière, Clermont est bien armé, c’est beaucoup moins vrai devant. Au poste de talonneur, seuls Etienne Fourcade et Adrien Pélissié sont capables de commencer une rencontre de haut niveau. En deuxième ligne, depuis le départ de Sitaleki Timani, l’ASM ne peut compter que sur la paire Jedrasiak-Vahaamahina pour aller aux combats face aux équipes les plus solides.
Sans parler des postes de troisième ligne centre et surtout d’ouvreur où Fritz Lee et Camille Lopez sont seuls et sans couverture digne de ce nom. Des postes stratégiques où l’absence de spécialiste de haut niveau est rédhibitoire dans les rencontres couperets.
Didier Cros