Prison ferme pour les deux incendiaires de voitures, aux Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme)

Dans une lettre lue à l’audience, ils racontent le traumatisme vécue en découvrant leur voiture calcinée, le matin de ce mardi 23 février, aux Martres-de-Veyre. Un véhicule que ce couple de l’Indre, en villégiature  dans le Puy-de-Dôme avec leurs deux filles, après une série d'événements douloureux, avait acheté à crédit, il y a huit mois. "Nous sommes dévastés", témoigne-t-ils dans ce courrier.

Dix véhicules au total ont été volontairement incendiés, dans la nuit du 22 au 23 février,  aux Martres-de-Veyre. Et ce en moins d'une heure. Les deux premiers se trouvaient sur une zone de sationnement. Deux autres étaient garés 100 mètres plus loin, sur le parking d'une entreprise. Le troisième et dernier incendie a encore détruit six véhicules, regroupés sur la zone de stockage d’un garage. 

Les gendarmes n’ont pas mis longtemps pour indentifier et interpeller les auteurs de cette triste série : deux jeunes de 21 et 22 ans, originaires des Martres-de-Veyre et de Mirefleurs, qui ont aussitôt reconnu les faits. Face aux tribunal où ils sont jugés en comparution immédiate, les deux prévenus, sans profession, assument une nouvelle fois leurs actes. Sans pour autant les expliquer.

"Je vais être honnête, monsieur, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça."

Son comparse a déjà été condamné pour des feux de poubelle. « Vous avez l’habitude de mettre le feu à des choses ? », s’interroge le président Charles Gouilhers. « Un pote à moi devait rentrer en prison et ce jour-là, alors on a mis le feu aux poubelles », affirme-t-il.

Christine Lachaud-Baudry, au parquet, fustige une attitude "particulièrement immature et inconséquente". Et pense aux victimes. « Des gens qui n'ont pas forcément beaucoup d’argent », souligne-t-elle.« Ils se servent de leurs voitures pour emmener leurs enfants à la crèche ou à l’école. Des choses qu’ils n’ont pas pu faire à cause de deux jeunes qui ne font rien de leur journée, qui s’enivrent la nuit et incendient des voitures. » 

Me Mohamed Khanifar, en défense, cherche des explications dans le profil « oisif et immature » du duo. « Il y a une somme de problèmes chez ces  jeunes qui amènent au désoeuvrement. S’il y avait du travail, une occupation, on n'en serait pas là. »

Il demande du sursis probatoire avec notamment une prise ne charge par la famille, pour ce qui est du travail. Mais le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne les deux jeunes prévenus à huit et dix mois de prison, avec maintien en détention.

Olivier Choruszko