Quelques pistes pour transformer la zone du Brézet à Clermont-Ferrand

Economie, urbanisme, mobilité : trois compétences de Clermont Métropole se retrouvent dans la stratégie de requalification de la zone d’activités du Brézet, dévoilée récemment.

« L’un des objectifs, à terme, c’est que les piétons se sentent chez eux au Brézet. » Le défi est lancé par Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont et conseiller métropolitain délégué, en charge notamment de l’urbanisme.

Cette idée ambitieuse s’inscrit dans la stratégie de requalification de la zone d’activités du Brézet, souhaitée par Clermont Auvergne Métropole et présentée récemment au club d’entreprises Réflexe Brézet.

Actuellement, l’élu le reconnaît, ce n’est pas dans ce secteur que le piéton est le plus heureux. Longé par le boulevard Saint-Jean ou la rue Louis-Blériot, et leur flot incessant de voitures, mal desservi par les transports en commun, « pauvre en nature » pour reprendre une expression de Grégory Bernard, le périmètre n’incite pas à la promenade.

Mais la volonté est là. Une étude et l’élaboration d’un plan guide, confiées au groupement INterland/Egis, permettent déjà de dessiner quelques pistes de réflexion pour imaginer le Brézet de demain.

L’arrivée de la ligne B, bus à haut niveau de service, dans le cadre du projet InspiRe, doit « remettre le Brézet sur la carte du transport urbain, estime Grégory Bernard. Elle doit permettre de desservir cette zone reliée à l’est à l’aéroport et à l’ouest à la gare, au CHU, au centre-ville mais aussi à Chamalières et Royat ». Le BHNS s’insérerait sur la rue Gutenberg avec la création de trois stations dans le secteur.

Selon le cabinet INterland, il s’agirait d’un espace public fédérateur du pôle. Mais son petit nom est plus parlant : le ring. Une boucle de 4,3 km, qui emprunterait les rues Jules-Verne et des Frères Lumière. Dédiée en particulier aux vélos, aux trottinettes et aux piétons.

Le ring tel qu'il a été dessiné par le groupement INterland/Egis.Précisons que le projet dans son ensemble prévoit l’aménagement de 8,3 km de pistes et bandes cyclables sur le secteur, mais aussi la création de nouvelles voiries.

« Il faut créer des espaces paysagers pour améliorer le confort, assure Grégory Bernard. Et développer des îlots de fraîcheur à la place des îlots de chaleur que constituent les nombreux parkings de la zone. » A ce jour, le projet prévoit de renaturer 75.000 m2, de planter quelque 1.500 arbres et de désimperméabiliser une surface globale de 100.000 m2.

La réorganisation du stationnement apparaît comme un enjeu primordial du projet. Afin de limiter l’emprise des parkings au sol. Grégory Bernard cite le grand parking de Nacarat : « Il ne peut pas rester comme il est aujourd’hui. Nous allons entamer des discussions avec le groupe Casino ». Et l’élu d’ajouter : « On peut empiler sur la hauteur. Il existe de très bons exemples d’architecture pour des parkings silos ».

Le centre routier de l’îlot Jules-Verne serait transformé en P + R et les poids lourds transférés temporairement du côté de la rue Mermoz. En parallèle, 240 places longitudinales seraient aménagées sur la voirie de la zone.

La rue Louis-Blériot est l'un des axes très passants qui encadrent la zone (photo Franck Boileau).

On connaît la zone du Brézet pour son activité économique (12.600 emplois pour 970 entreprises selon INterland). Les entreprises sont d’ailleurs associées de près à la stratégie de requalification.

Mais, selon Grégory Bernard, un travail sur l’habitat doit être mené.

Certains nous reprochent le fait qu’il y a beaucoup de friches à Clermont-Ferrand. Mais c’est une chance ! Elles vont nous permettre de lutter contre l’étalement urbain qui vient remplacer les terres agricoles.

Pour l’instant, le cabinet d’urbanisme avance la possibilité d’accueillir à terme environ 500 logements sur la partie nord de la zone (en-dessous de l’avenue Jean-Mermoz).

Le lien entre le quartier Saint-Jean et le Brézet est indispensable selon Grégory Bernard. Mieux, une réflexion a été engagée avec l’État qui a retenu Clermont pour être le cadre d’une grande opération urbaine à l’échelle de Saint-Jean/Brézet. Ce contrat de projet partenarial d’aménagement, rare au niveau national, doit être signé prochainement.

A quoi ressemblera le futur quartier Saint-Jean à Clermont-Ferrand ?

L’élu se projette : « Les deux projets sont liés par le boulevard Saint-Jean qui va devenir un boulevard urbain, avec des bâtiments, de l’habitat autour. On va se rapprocher de l’image de l’avenue de la République ».

Pour rappel, le quartier Saint-Jean est en pleine mutation avec la construction d’un nouveau lycée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, d’un gymnase par la Ville de Clermont-Ferrand mais aussi l’aménagement futur d’un grand parc urbain de cinq hectares.

Thierry Senzier