Quiz : quels sont les films tournés dans le Puy-de-Dôme qui ont fait le plus d'entrées au box-office ?

Le Puy-de-Dôme accueille durant le printemps 2021 deux tournages de films : L’établi, de Mathias Gokalp, et le nouveau volet d’Astérix, réalisé par Guillaume Canet. A leur sortie, ils devraient sans surprise se faire une place dans le box-office français où figurent déjà plusieurs longs métrages tournés tout ou partie dans le département.

Avec son casting incroyable conjugué à l'attente des fans, le prochain volet d'Astérix et Obélix au cinéma, L'Empire du Milieu, a tout pour cartonner au box-office. En France comme dans le Puy-de-Dôme où les spectateurs auront envie de découvrir ce que donne le plateau du Guéry à l'écran, dans la grande scène de bataille qui y sera tournée au mois de mai.

Le film L'établi, de Mathias Gokalp, devrait lui aussi trouver son public. Parce qu'il pourrait être au Festival de Cannes en 2022. Parce qu'il va défrayer la chronique avec son sujet sur la condition ouvrière dans les années 60 qui invite à faire le parallèle avec notre époque. Parce que son casting est des plus séduisant, de Swann Arlaud à Mélanie Thierry, en passant par Olivier Gourmet et Denis Podalydès. Et là encore, les Clermontois et les Auvergnats en général auront envie de voir si l'on reconnaît l'usine Michelin qui a servi de décor pendant trois semaines, début avril.

Swann Arlaud et une centaine de figurants sur le tournage du film "L'Établi", à Clermont-Ferrand

Alors que les projecteurs sont à nouveau dirigés sur le Puy-de-Dôme, nous avons épluché le box-office français pour déterminer quels sont les films tournés dans le Puy-de-Dôme qui ont fait le plus d'entrées dans l'histoire du cinéma. Certains sont devenus des classiques.

1- Les choristes

8,4 millions d’entrées. Le château de Ravel pour décor ; un tournage épique, dans la canicule de l’été 2003 ; Christophe Barratier à la réalisation ; Gérard Jugnot, François Berléand, Kad Merad devant la caméra ; et un tube inoubliable, Vois sur ton chemin, nommé aux Oscars dans la catégorie meilleure chanson originale et interprété par Beyoncé lors de la cérémonie. Le film Les choristes a connu un vrai succès populaire à sa sortie, finissant sa carrière en salles à plus de huit millions de spectateurs.

Lors de sa première diffusion à la télévision, en 2006, le film a attiré 11,5 millions de Français devant leur petit écran. Ils étaient encore plus de 5 millions en mars 2020.

2- Camping 2

3,9 millions d’entrées. Même si l’action principale du film se déroule près d’Arcachon, les quelques scènes de Camping 2 tournées à Clermont-Ferrand ne comptent pas pour du beurre. C’est là que l’on fait connaissance avec le personnage interprété par Richard Anconina, un agent d’assurances un peu coincé qui contraste avec Patrick Chirac (Franck Dubosc).Richard Anconina et Fabien Onteniente sur la place de Jaude, en 2009.

Et il y avait du monde en ce jour d’août 2009 pour voir l’acteur sortir du tramway et traverser la place de Jaude, le journal local à la main, devant l’objectif de Fabien Onteniente.

3- Gas-oil

3,09 millions d’entrées. C’était le beau milieu des années 50. Le temps où même un film moins connu de Jean Gabin dépassait les trois millions d’entrées dans les cinémas.Sur le tournage de Gas-oil, en 1955, à Murol, avec Jean Gabin.L’histoire de Gas-oil se déroule dans le Puy-de-Dôme. En grande partie au volant d’un camion. Des prises de vue réelles nous le montrent, à l’image de la gare de Clermont-Ferrand ou des petites routes du côté d’Aydat et de Murol. Et d’autres nous le font croire. Qu’importe, on se laisse prendre au jeu. Le réalisateur Gilles Grangier et le dialoguiste Michel Audiard sont de la partie ainsi que Jeanne Moreau. Et puis c’est Gabin qui conduit.

4- Uranus

2,54 millions d’entrées. A l’été 1990, la commune de Maringues abrite l’un des plus gros tournages de l’année en France. Pour Uranus, le réalisateur et producteur Claude Berri a emmené avec lui des acteurs de premier plan comme Gérard Depardieu, Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle, Michel Blanc. Quatre cents figurants sont recrutés et la ville est maquillée pour remonter le temps, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.Claude Berri à Maringues, en mai 1990.

Notons que Claude Berri reviendra en 1996 dans le Puy-de-Dôme filmer quelques scènes du film Lucie Aubrac (1,7 million d’entrées) du côté d’Ambert.

5- Être et avoir

1,82 million d'entrées. A sa sortie, en 2002, ce documentaire de Nicolas Philibert tourné dans l’école de Saint-Etienne-sur-Usson a connu le succès critique, à Cannes notamment, et public. Ou comment faire du quotidien d'une classe unique en milieu rural, un phénomène de société.

Le film a été tourné durant l'année scolaire 2000-2001. Il y a déjà vingt ans...

6- L'argent de poche

1,8 million d'entrées. Ambert a Les copains, Thiers a L’argent de poche. Durant les vacances d'été de l'année 1975, François Truffaut filme l’enfance dans les escaliers de la ville et cela donne près de deux millions d’entrées au box-office.

A part quelques acteurs professionnels à l'instar de Jean-François Stévenin qui joue l'instituteur, la plupart des rôles principaux sont joués par des débutants, recrutés sur place. A commencer par ceux des enfants. François Truffaut, ici à Clermont-Ferrand, a tourné deux films dans le Puy-de-Dôme, L'argent de poche et L'enfant sauvage.

7- L'enfant sauvage

1,72 million d’entrées. Ce n’est sans doute pas le premier film de François Truffaut auquel on pense mais il est l’un de ceux qui ont connu le plus gros succès en salles. Le réalisateur de la Nouvelle vague interprète lui-même le docteur Itard qui - c’est une histoire vraie -, à la fin du XVIIIe siècle, a recueilli un enfant sauvage avec l’espoir de l’humaniser.

Le film a été tourné durant l’été 1969 à Aubiat, dans la maison de Roland Thenot, régisseur de François Truffaut. C’est Jean-Pierre Cargol, neveu de Manitas de Plata et aujourd’hui musicien au sein du groupe Chico & the Gypsies, qui joue le rôle de l’enfant.

8- Le transporteur 3

1,43 million d'entrées. Une carrière et une forêt du côté de Sermentizon pour faire penser à l’Ukraine, une cascade très impressionnante et voilà comment le Puy-de-Dôme se retrouve à l’affiche de la franchise Le Transporteur, produite par Luc Besson.Une scène du film Le transporteur III a été tournée à Sermentizon en 2008 (photo Thierry Nicolas). 

Pas de Jason Statham ou de François Berléand à l'horizon mais le tournage de ce volet par Olivier Megaton avait fait le buzz en 2008. Au cinéma, le film a obtenu un succès correct en France mais il a cartonné au niveau international.

9- Les copains

1,35 million d’entrées. On ne sait pas combien d’Ambertois ont vu le film d’Yves Robert mais, en tout cas, les habitants de la sous-préfecture du Puy-de-Dôme sont fiers du roman de Jules Romains et de ce long métrage qui met leur ville (et celle d’Issoire) à l’honneur.

Resto, cyclo, plaque sous les arcades de la mairie ronde… les Copains, aujourd’hui, sont partout. Et n'oublions pas que la bande originale du film n'est autre que le tube de Georges Brassens Les copains d'abord.

Le tournage, lui, remonte à 1964. Et quand on voit la distribution, de Noiret à Mondy, de Rich à Bedos, on aurait bien aimé faire partie de leur bande de potes.

9- Sept morts sur ordonnance

1,15 million d’entrées. Scénarisé par Georges Conchon (celui qui a donné son nom à l’espace municipal de Clermont-Ferrand), réalisé par Jacques Rouffio, le film Sept morts sur ordonnance s’inspire d’un fait divers qui s’est déroulé à Reims. Mais c’est bien Clermont que l’on voit à l’écran, du cimetière des Carmes à l’Hôtel-Dieu en passant par Godefroy de Bouillon.Sept morts sur ordonnance, avec Michel Piccoli, en 1975. 

Cet été-là, en 1975, un casting d’enfer avait rejoint la capitale auvergnate : Michel Piccoli, Gérard Depardieu, Charles Vanel, Marina Vlady et Jane Birkin.

10- Ma nuit chez Maud

1,02 million d’entrées. C’est le plus gros succès au box-office d’Eric Rohmer et Clermont-Ferrand y tient la vedette aux côtés de Françoise Fabian et Jean-Louis Trintignant. On y distingue la rue du Port, la rue Pascal, la place de Jaude. Ou encore le puy de Pariou. Le tournage a lieu pendant l’hiver 1968-1969, sous la neige.Françoise Fabian et Jean-Louis Trintignant dans la neige auvergnate, en 1968.Parmi les films tournés dans le Puy-de-Dôme, Ma nuit chez Maud est sans doute l’un des plus Clermontois. Pour le décor naturel bien sûr mais aussi pour les références aux figures locales. Le personnage de Jean-Louis est cadre chez Michelin et l’un des sujets de discussion entre les acteurs concerne Blaise Pascal, le plus philosophe des enfants du pays.

Ils sont juste en dessous du million d'entrées

Grand prix

996.315 entrées. A l’image de films qui se sont bien exportés comme Les choristes ou Le transporteur 3, Grand prix a très bien marché aux Etats-Unis en 1966. Et trois Oscars à la clé. Un beau parcours pour ce film de John Frankenheimer tourné en partie sur le circuit de Charade et à Royat, avec Yves Montand, Françoise Hardy et 3.000 figurants locaux !Françoise Hardy sur le tournage de Grand Prix à Charade.

Quand j'étais chanteur

926.491 entrées. Dans le sillage du chanteur puydomois Alain Chanone - dont le personnage incarné par Gérard Depardieu s’inspire - le film de Xavier Giannoli nous promène d’un endroit festif à un autre. Citons entre autres le casino de Royat et la discothèque L’Aquarius à Pont-du-Château. Cécile de France et Mathieu Amalric complètent le casting.Quand j'étais chanteur, avec Gérard Depardieu.

L’histoire retiendra que le long métrage Quand j'étais chanteur a été sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 2006 et qu’il a occupé la première place du box-office français, à sa sortie, le 13 septembre de la même année, avec 391.284 entrées. 

Les rivières pourpres 2. Nous avons décidé de le mettre hors concours car c’est plutôt en Haute-Loire que le film d’Olivier Dahan a été tourné, dans l’abbaye de Lavaudieu. Mais on voit l’aéroport d’Aulnat à l’écran. De quoi s’approprier un peu les quelque 2 millions d’entrées en salle.

Thierry Senzier