Dans le canton de Brive 1, le sortant Cédric Lachaud met en avant probité et enracinement
Estampillé La Corrèze ensemble, le quatuor composé du sortant Cédric Lachaud et de trois novices en politique met en avant ses racines sociales pour garder le canton de Brive 1 dans le giron de la gauche. S'ils s'appuient sur l'absence de partis politiques dans leur organisation, elle leur vaut d'affronter un autre binôme de gauche soutenu par le PCF dès le premier tour, dimanche 20 juin.
C'est une anecdote de campagne qu'il se régale à raconter : "on présentait notre projet à un monsieur qui était resté à son balcon. Quand on lui a expliqué qu'on était contre le cumul des indemnités et surtout qu'on finançait nous-mêmes notre campagne, sans l'appui d'un parti politique, il nous a dit : "attendez, je descends" et il est venu discuter avec nous."
Cédric Lachaud, conseiller départemental sortant, assure que le positionnement atypique de son quatuor fait mouche auprès des habitants du canton de Brive 1. "Nous sommes d'ici tous les quatre. On y habite, on y vit, on y consomme. On leur ressemble", insiste-t-il.
Canton de Brive 1 : la gauche menacée dans son bastion
Une équipe tournée vers le socialÀ ses côtés, trois novices en politique, même si Habib El Farouah, son suppléant, a figuré sur la liste Citoyens pluriels pour les élections municipales de Brive en 2001. Lui est éducateur spécialisé et investi dans le tissu associatif du secteur, Nadia Gibert, l'autre suppléante, est accompagnante d'élèves en situation de handicap et Émilie Drunet, binôme de Cédric Lachaud (qui travaille lui dans le secteur du maintien à domicile), a travaillé quatorze ans au centre culturel Jacques-Cartier.
"Les gens me reconnaissent. Quand ils voient mon visage, ça les rassure", insiste Nadia Gibert, qui revendique être à l'origine de la mobilisation en faveur de la famille Dukati, menacée d'expulsion vers l'Arménie. "Ceux qui en ont marre, qui disent qu'ils voient toujours les mêmes têtes, on les tente."
Le quatuor veut notamment remettre en place des éducateurs de rue. "J'ai côtoyé les éducateurs de quartier qu'il y avait à l'époque et j'en ai fait mon métier, c'était des professionnels de terrain", insiste Habib El Farouha. "La force des quartiers à l'époque, c'était les éducateurs de rue", assure Cédric Lachaud.
Un programme "co-construit"L'équipe, qui souhaite notamment favoriser l'insertion professionnelle et sociale, soutenir les associations et les petites entreprises, accompagner la jeunesse et les aînés met en avant un programme élaboré avec les habitants. "Ce n'est pas un programme descendant. Nous l'avons construit avec les habitants, avec les professionnels qui travaillent dans le canton. Nous, on fait confiance aux citoyens."
Le quatuor veut d'ailleurs mettre en place une plateforme collaborative qui soit un "réseau social, local et solidaire" pour rompre l'isolement, lutter contre la fracture numérique et faciliter l'entraide.
L'installation de professionnels de santé, la rénovation des collèges, la création d'un parc naturel régional des gorges de la Dordogne ou encore la promotion du métier de sapeur-pompier font aussi partie de leurs propositions.
Luttes intestines à gaucheLeur directrice de campagne, Shamira Kasri, aime rappeler qu'ils ont réussi à conclure une alliance avec les écologistes : "Là où ils présentent des candidats nous n'y sommes pas et inversement." Sera-ce suffisant pour faire oublier que, côté union des gauches, c'est un échec ?
Alors que le quatuor est soutenu par le groupe La Corrèze ensemble, sous la houlette du maire de Tulle Bernard Combes (PS), il affrontera un autre quatuor de gauche, emmené par les communistes. Et si son adversaire Martie Contie (PCF) assure qu'elle était prête à composer un binôme avec lui, Cédric Lachaud refuse de porter la responsabilité de cet échec. "C'est une guerre d'égo qui va contre l'intérêt général", coupe-t-il, tout en soulignant que la conseillère municipale communiste "ne vit pas dans le canton. Ce que je souhaitais, c'était partir avec un quatuor qui correspond aux idées que je porte".
Le fait que Cédric Lachaud et Martine Contie figuraient, déjà, sur des listes concurrentes lors des élections municipales de 2020 (Martine Contie est élue sur la liste d'union PS-PC aux municipales menée par Paul Roche, secrétaire du parti socialiste en Corrèze alors que Cédric Lachaud figurait en huitième position sur la liste de Shamira Kasri) n'y est sans doute pas pour rien...
Pomme Labrousse