Clermont-Ferrand : dix mois de prison avec sursis pour une longue série de délits commis entre 2017 et 2020
Détention de stupéfiants, rébellion, refus d’obtempérer, conduite en état d’ivresse et sous l’emprise de drogue : ce jeune homme était poursuivi, ce lundi, devant le tribunal correctionnel, pour une dizaine de délits, commis entre 2017 et 2020, toujours dans le même quartier des Vergnes, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
C’est ce qui s’appelle solder les comptes… Un jeune homme âgé de 26 ans était poursuivi devant le tribunal correctionnel clermontois, ce lundi, dans le cadre de quatre procédures, finalement regroupées en une seule audience. Entre 2017 et 2020, ce prévenu a multiplié les délits, avec un dénominateur commun : tous les faits se sont produits dans le quartier des Vergnes, à Clermont-Ferrand.
Quatre séries de faits entre décembre 2017 et janvier 2020Premier épisode le 8 décembre 2017. Vers 17 h 20, une patrouille de police aperçoit un jeune homme – le prévenu – sortir d’un immeuble, 22 rue de Flamina, et s’engouffrer dans une Peugeot 308, qui se stationne un peu plus loin.
À la vue des policiers, il tente de se débarrasser, en le cachant entre les sièges du véhicule, d’un sachet en plastique contenant une dizaine de grammes de résine de cannabis, avant d’être interpellé. Alors qu’il est conduit, menotté, vers un véhicule de la police, par un adjoint de sécurité, le jeune homme se débat violemment, tandis qu’un attroupement se crée, ponctué par des jets de projectiles sur les forces de l’ordre.
Deuxième épisode, le 27 septembre 2019, vers 15 h 15. Cette fois, c’est rue Adrien-Mabrut, à deux pas du stade Gabriel-Montpied, que le jeune homme est repéré par la police sur un lieu identifié comme un point de deal. En apercevant les policiers, il s’enfuit, s’engouffre dans le hall d’entrée du 22 rue de Flamina, où il jette un sachet contenant de l’herbe de cannabis, puis grimpe au quatrième étage et « oublie » une sacoche dans laquelle les policiers découvriront de la résine et de l’herbe de cannabis, mais aussi une petite balance de précision.
Troisième volet, le 11 janvier 2020, vers 4 heures du matin. Les policiers interviennent dans le secteur de Champratel-Les Vergnes pour un rodéo automobile. Une Renault Clio avec deux hommes à bord multiplie les dérapages plus ou moins contrôlés et son conducteur prend la fuite à la vue de la patrouille, jusqu’à la rue Mabrut. Le passager est rapidement interpellé, tandis que le conducteur – toujours le prévenu ! – qui semble avoir disparu dans la nuit, sera finalement intercepté rue de Flamina quelques dizaines de minutes plus tard. Il conduit en état d’ivresse et sous l’emprise de stupéfiants.
Quatrième et dernier chapitre. Le 22 janvier 2020, suite à l’affaire de septembre 2019, les policiers effectuent une perquisition au domicile du prévenu. Ils y découvrent 3.600 euros en liquide, une balance de précision, une toute petite quantité d’herbe de cannabis et des sachets de conditionnement pour produits stupéfiants.
A la barre du tribunal, le jeune homme affirme avoir désormais changé de vie : « à l’époque, j’allais mal psychologiquement. Aujourd’hui, je ne consomme plus de stups, je ne traîne plus comme avant dans le quartier, j’envisage même de déménager et j’ai un projet professionnel ».
« Une procédure bâclée, avec quatre dossiers bricolés »Au nom du ministère public, Hervé Lhomme a martelé qu’« il n’y a aucune zone de non-droit, à Clermont comme ailleurs ». Il a requis huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans, ainsi que 205 heures de travail d’intérêt général (TIG) à effectuer dans un délai de dix-huit mois, un an de suspension du permis de conduire et la confiscation des 3.600 euros saisis en perquisition.
Pour la défense, Me Renaud Portejoie a regretté « une procédure bâclée, avec quatre dossiers bricolés réunis en un seul », tout en évoquant le profil d’un jeune homme « stupide et immature » au moment des faits.
Christian Lefèvre
La condamnation. Dix mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, ainsi que 120 heures de TIG, une suspension du permis de conduire pendant six mois et la confiscation de l’argent saisi. Enfin, il devra verser 150 euros de dommages et intérêts à l’adjoint de sécurité légèrement blessé lors de son interpellation du 8 décembre 2017 (il était représenté à l’audience par Me Anne-Claire Malard).