À Montluçon (Allier), des réservistes engagés pour « épauler les gendarmes »
Dans les locaux de la compagnie de gendarmerie de Montluçon (Allier), l’adjudant-chef Denis Meunier et le gendarme Benjamin Tourret s’équipent pour partir en patrouille. Calot sur la tête, uniforme avec polo bleu ciel et pantalon bleu marine, gilet pare-balles, arme de service… L’équipement des deux réservistes est similaire à celui des militaires d’active. Car leur rôle est finalement assez proche.
Appelés en fonction des besoins des unités« Nous sommes là pour épauler les gendarmes dans toutes leurs tâches », explique Benjamin Tourret. « Pour assurer la circulation, pour effectuer des contrôles routiers, des contrôles d’alcoolémie, du transport de détenus… Nous pouvons également faire des présentations de personne au parquet, de la surveillance de gardé à vue, ou même concourir à une enquête judiciaire », liste Denis Meunier.
En fonction de leurs disponibilités et des besoins des commandants d’unité, les deux hommes viennent donc renforcer les brigades de gendarmerie de Montluçon, Montmarault ou encore Marcillat-en-Combraille… ou d’une des autres brigades de l’ouest du département.L'adjudant-chef Meunier et le gendarme Tourret font tous les deux partie de la réserve. Photo : Cécile Champagnat
Des civils et des retraités d'activePour l’adjudant-chef de 58 ans, ces missions ressemblent à une routine après avoir passé trente-deux ans dans la gendarmerie (vingt ans en brigade puis douze comme instructeur en école de gendarmerie). « Je suis retraité d’active. Être réserviste, c’est donc une continuité pour moi. »
Mais le profil du gendarme Benjamin Tourret est, lui, bien différent. Issu du monde civil, il est, à 25 ans, réserviste dans la gendarmerie depuis sept ans.
« Mais je ne veux pas être gendarme. Je veux rester dans le civil. Je suis adjoint de direction dans un club omnisports. Et je me sens pleinement épanoui dans ce métier. »
Il partage donc son temps entre deux activités professionnelles. « Je compare un peu ça aux sapeurs-pompiers volontaires car les réservistes donnent, eux aussi, de leur temps. » Du temps, de l’investissement, et un réel engagement. « Cela me correspond complètement. Je suis quelqu’un d’assez proactif. En outre, la réserve permet d’acquérir de la maturité quand on est jeune. »
Le choix de la gendarmerieMais pourquoi la gendarmerie ? « L’aspect militaire me plaisait. Et j’avais envie de travailler en ruralité. J’ai commencé à me renseigner lorsque j’étais au lycée Paul-Constans. Je voulais en apprendre un peu plus sur la gendarmerie. Une personne de ma classe était à l’époque réserviste et m’a expliqué comment cela se passait. Ça m’a vraiment plu, alors, à 18 ans, j’ai fait la PMG [préparation militaire à la gendarmerie, une formation de quinze jours pour devenir réserviste, NDLR]. » Et aujourd’hui, il ne regrette pas son choix.
« C’est ça qui est intéressant : il y a vraiment des profils très variés au sein de la réserve. »
Des femmes et des hommes d’âges et de milieux différents avec un point commun : celui de veiller à la sécurité de la population.
La réserve militaire est composée de citoyens volontaires, venant du monde civil ou militaire. Pour la réserve opérationnelle, le réserviste peut s’engager dans la gendarmerie, l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine. Il s’engage sur une durée d’un à cinq ans, renouvelable, pour assurer les mêmes missions que les militaires d’active. Une réserve civile existe également permettant notamment de renforcer les effectifs de la police nationale.
Laura Morel