La conscience survit-elle au corps ? Une auteure de Clermont-Ferrand apporte ses réponses
Attention, avec Le chant des signes, nous ne sommes pas en terrain convenu. Et Martine Brunswig, l’auteure clermontoise, a la gentillesse de prévenir le lecteur. Grâce à deux sous-titres : « Cinq sens et plus » et « Rêves, présages, preuve de l’au-delà ».
Ce deuxième livre, après Que d’histoires pour un anniversaire consacré à l’histoire des droits des femmes, n’est pas de la même veine.
C’est un texte à la fois extrêmement personnel, intime et une invitation à la réflexion.
Je ne prêche rien. Je remets en question des concepts que je pouvais avoir. Je m’interroge sur des événements incompréhensibles que me sont arrivés.
Pour libérer cette parole en elle « que je me suis sentie à un moment en devoir de transmettre », Martine Brunswig a créé un personnage Lucie. « Lucie, c’est la lumière, c’est la parole. » Elle permet à l’auteure de s’évader de sa propre conscience pour investir totalement le chant de la sensibilité, de l’hypersensibilité même. Ce rapport au monde si particulier que l’on contrôle pour se rendre socialement compatible. C’est cela que libère Lucie. « Autour du sujet de la mort. Parce que c’est la grande histoire de la vie ! »
Le décès de cette mère « que je n’aimais pas » en 1986 puis de cet ami très proche en 1992.
Deux disparitions qu’elle ne livre pas brutalement, mais totalement imbriquées dans son histoire de vie à elle.
Cela donne un texte sensible, poétique avec des écrits originaux, durci parfois par une lucidité incroyable dont René Char disait qu’elle était la blessure la plus rapprochée du soleil.
Et puis il y a cette culture, cette pensée nourrie à l’art, à l’expérience de vie… Le chant des signes va vers quelque chose, qui sera personnel à chaque lecteur. Il s'approprie.
L’édition du livre, en financement participatif, devait prendre six semaines, elle a mis trois jours. Ceux qui l’ont lu, libèrent à leur tour leur parole.
Et ultime signe, alors que le livre sort, ces recherches lancées par ce milliardaire américain : que reste-t-il de la conscience après la mort du corps ? Martine Brunswig sourit : « Finalement, peut-être vais-je éviter que l'on me conseille un psychiatre ! »
Cécile Bergougnoux