Sur le départ, le colonel Armelle Valentin dresse son bilan à la tête du groupement gendarmerie de la Corrèze : « J’ai vécu ici trois années intenses »
Élégance de l’arme, le compliment dans la gendarmerie emprunte souvent à la sobriété. Sur le départ, le colonel Armelle Valentin a salué l’action des unités qu’elle a, durant 3 ans, commandées en Corrèze. « J’ai trouvé, ici, des militaires très impliqués et professionnels », confie la Saint-Cyrienne, qui s’apprête à rejoindre l’Inspection générale de la gendarmerie nationale au 1er août, à Malakoff.
Gestion de la crise sociale et de la crise sanitaireProche du terrain et de ses hommes, le colonel Valentin a été très vite mobilisée par des événements inédits, retrace-t-elle : « Dès le mois de novembre 2018, il y a eu le mouvement des Gilets jaunes qui nous a beaucoup occupés durant une année, même si ici, en Corrèze, tout s’est bien passé. Puis, à cette crise sociale, a succédé la crise sanitaire du Covid, à laquelle il nous a fallu également répondre. Et ce sans que notre activité “normale” ne s’arrête. Tout cela a créé un effet tunnel et le temps, rétrospectivement, est passé vite ! »Prise d'armes du colonel Armelle Valentin au groupement départemental de Tulle, le 18 septembre 2018
Parmi les caractéristiques du département qui ont guidé son action, figure le primat de la route : « Cette situation à la croisée des régions et l’importance des autoroutes nécessitent une maîtrise des flux pour lutter, certes, contre l’insécurité routière (*), mais aussi, globalement, contre une délinquance plus générale : stupéfiants, travail illégal, personnes en situation irrégulière, atteintes aux biens… »
Cinq jours aux côtés des unités de la gendarmerie en Corrèze
Si les vols avec effraction ont reculé dans le département, le colonel Valentin note une forte augmentation, en parallèle, des actes de cyberdélinquance : hameçonnage, rançongiciels.« Nous sommes en train d’étoffer des moyens de lutte spécifiques au groupement avec, notamment, une montée en puissance de la Section opérationnelle de lutte contre la cyberdélinquance (Solc). »Une attention toute particulière est également apportée pour la prise en charge des affaires de violences intrafamiliales, dont la tendance est également à la hausse en Corrèze, comme au national.
APJ et OPJ, tous formés aux violences intrafamiliales« L’accent est notamment mis sur la formation des militaires adjoints de police judiciaire et officier de police judiciaire, dont tous, sur le département, auront été formés à la fin de l’année : comprendre les mécanismes de ces violences, comment recueillir la parole des victimes, mais aussi les techniques d’enquête. Il y a également un volet préventif avec les associations, les assistantes sociales, les médecins. »
Sensible à la proximité des citoyens, en particulier ceux des secteurs les plus éloignés et des zones les moins peuplées de la Corrèze, l’officier supérieur a notamment mis sur pied la « force de liaison du plateau de Millevaches », afin de permettre à la gendarmerie d’aller au-devant des populations et de leurs problématiques.
Avec ses nouvelles fonctions, elle doit être élevée, sur décision en conseil des ministres, au grade de général. Première femme à avoir dirigé les 410 militaires de Corrèze, Armelle Valentin comptera bientôt parmi les cinq femmes à ce grade dans la gendarmerie en France.
Egalement sur le départ...Le lieutenant-colonel Philippe Quenehervé quittera également la Corrèze, cet été, après 5 ans passés au groupement en tant qu’officier adjoint de commandement. Il rejoint le commandement des écoles de gendarmerie de Rochefort (17).Les commandants de compagnie d’Ussel, Jérôme Lechat, et de la compagnie de Brive, Gilles Demailly, sont aussi sur le départ.
(*) La Corrèze compte cette année 8 personnes tuées et 40 blessées sur les routes.