C’étaient les deux invités du dimanche aux Grandes rencontres à Vichy : Éric Emmanuel Schmitt, et Alexandre Lacroix (Allier)
De passage à Vichy, hier, arrivant d’Avignon, l’écrivain Éric- Emmanuel Schmitt qui va être présent au festival s’exclamait « Ah ! Enfin. J’ai besoin de me nourrir de l’énergie qu’il y a sur scène. »La célébrité peut-elle être un frein ? « Je pratique une sorte d’amnésie qui me pousse en avant. Je suis intensément au présent et au lendemain. J’ai toujours besoin d’être en désir. Le désir, c’est du manque. J’ai toujours l’impression d’être débutant mais au bout de 46 livres. »La traversée des temps “Paradis perdus”. Tome I (Éd. Albin Michel) « L’idée m’est venue il y a très longtemps. J’ai commencé à écrire cette histoire de l’humanité romanesque du déluge à nos jours, il y a trois ans. Je me suis senti dans un accord intérieur harmonisé. Ce sera un roman en 10 volumes de 5.000 pages. Le deuxième est chez l’éditeur. »
Un personnage. « Noam sort d’une hibernation prolongée. Il découvre tout ce qui a changé. Il entend parler de fin du monde. C’est comme si l’individu n’acceptait pas de mourir. Pour la fin du monde, l’homme désormais se dispense des dieux. Il en est l’artisan. Noam se demande comment on en est arrivé là ? Il essaie de comprendre l’humanité, ses choix, ses non-choix, ses glissements, etc. »Le pouvoir du roman. « Je démens des jugements incroyables sur nos ancêtres. Je fais de l’histoire et de l’anthropologie. Noam va vivre un trajet initiatique. »
Alexandre Lacroix: « La philosophie c’est comme un café c’est un excitant de la pensée »
S’il a choisi la voie de la philosophie, Alexandre Lacroix ne s’enferme pas dans un carcan de hautes sphères. Elle est pour lui un éveil permanent.
On peut passer sa vie dans un tunnel de routine. La philosophie vient provoquer la pensée.
Sa voix est audible via Philsophie Magazine, ou ses essais. « La philosphie est une méthode pour regarder le monde. Elle donne des clés de lecture. Ce sont des idées conceptualisées. Il s’agit de traiter les idées comme des éléments vivants et non pas comme des abstractions mortes.Amour, justice, bien et mal, etc. aborder ces thèmes par l’expérience, rend les idées atteignables. La pensée, c’est comme un muscle. La philosophie vient exciter cette pensée. »
À lire ses Microréflexions, (Ed . Allary) une série d’histoires sur le deuil, la politique, etc. Et comment ne pas être esclave du système ? (Ed . Allary Où il s’agit de poser son idéal comme boussole.
Fabienne Faurie
Photos Julie de Solliers