Le passionné d'automobile conduisait sans permis à Cusset (Allier)
La passion ne fait pas tout. Et ne constitue bien évidemment pas un passe-droit… C’est ce qu’a finalement compris un trentenaire jeudi, dans le box du tribunal de Cusset. Doté de « compétences en mécanique », le jeune homme avait récemment créé son entreprise de vente de véhicules. Des voitures qu’il achetait avant de les retaper et de les revendre.
C’est justement au volant d’une de ses nouvelles acquisitions qu’il s’est fait arrêter à Cusset, le 17 juin, pour un simple contrôle de routine. Face aux policiers, le trentenaire, faisant mine d’avoir oublié ses papiers, s’est fait passer pour un de ses cousins. Il faut dire que ce n’était pas la première fois qu’il faisait preuve d’ingéniosité pour tenter de dissimuler le fait qu’il conduisait sans permis…
Voyant que les policiers commençaient à flairer le pot aux roses, le jeune homme a pris la fuite à pied avant d’être interpellé non sans mal plusieurs centaines de mètres plus loin. Soumis par la suite à un dépistage, il s’est également avéré qu’il était positif au cannabis.
Deux policiers blessésDéconcertée par la lecture de ces faits dignes d’un scénario de Starsky et Hutch, la juge a cherché des explications auprès du prévenu. « Dans le procès-verbal, il est indiqué que vous vous êtes rebellé lors de l’arrestation, notamment en effectuant de grands mouvements circulaires avec vos bras ». Dans l’histoire, deux policiers ont été blessés, dont une femme qui s’est vue prescrire 21 jours d’ITT.
Photo Franck Boileau
Penaud, le jeune homme a expliqué avoir été pris de panique lors du contrôle : « Et au moment de mon interpellation, je n’arrivais plus à respirer à cause de mon asthme. »
Une excuse qui a eu du mal à passer, surtout auprès de l’avocate des parties civiles : « Le souffle coupé, le prévenu a quand même réussi à courir à toute vitesse, à sauter un muret de 3 mètres et à traverser la rivière Sichon pour échapper aux policiers. Et après ça, trouver la force pour se débattre. »
14 mentions sur son casier judiciaireLe casier judiciaire du prévenu faisant déjà état de 14 mentions pour des faits majoritairement liés à la conduite, son avocate a tenté de plaider la rédemption. « Mon client commençait à être sur le bon chemin. Depuis le début de l’année, ses analyses sanguines prouvaient qu’il faisait des efforts pour arrêter le cannabis. Il venait de lancer son entreprise, avait des projets de mariage… Le lendemain de son arrestation, il devait même avoir rendez-vous pour son permis de conduire. »
Mal à l’aise, le prévenu a sorti des fiches de sa poche sur lesquelles était couché son mea culpa.
« Malgré cette histoire, j’ai pris en maturité. Je ne suis pas un voyou. La prison me fait peur. »
Informé des deux tentatives de suicide du prévenu lors de son placement en détention, le tribunal l’a condamné à 8 mois de prison ferme, dont 6 avec sursis. Une peine qui pourra être aménagée sous forme de bracelet électronique à son domicile. Il devra également dédommager financièrement les deux policiers.
Daphnée Autissier