Deux ans de prison dont un ferme pour l'homme qui a violenté et menacé de mort la femme qui l'hébergeait à Saint-Bonnet-Tronçais (Allier)
Lors de l’audience en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Montluçon lundi 5 juillet, Alain Brun offre un visage très différent de celui que le récit des faits qui lui sont reprochés laisse entrevoir.
Le Girondin de 58 ans est prolixe, parfois un peu fébrile. Pourtant, le 17 juin à Saint-Bonnet-Tronçais (Allier), il s’est montré d’une extrême violence à l’égard de sa cousine par alliance âgée de 71 ans.
Venu dans l'Allier suite à la crise économique lié au CovidDepuis septembre 2020, l’homme vit gracieusement dans une dépendance de la propriété de cette Bourbonnaise. Avec la crise liée au Covid, le prévenu était sans emploi. Devant rendre son logement en Gironde, il avait demandé à sa parente, avec laquelle il s’entendait très bien, si elle pouvait le loger.
La cohabitation se dégrade pourtant, le quinquagénaire dit vouloir rendre service, la septuagénaire le trouve envahissant. En janvier, elle lui demande même de partir, lui laissant jusqu’en 2022 pour trouver un autre logement.
Une explosion de violence et des menaces de mortLes mois passent, la situation semble en rester là jusqu’au 17 juin où suite à une discussion dans le garage sur le futur départ du prévenu, Alain Brun explose. Il suit la victime chez elle.
Après avoir donné un coup de pied dans une porte et un meuble, il pousse la septuagénaire à terre et la maintient au sol avec son genou sur la poitrine. Il la menace de mort à plusieurs reprises et commence à l’étrangler. Il lui demande d’implorer pardon et d’implorer Dieu. Elle obtempère. C’est alors qu’il la relâche.
La Bourbonnaise porte plainte le lendemain. Le prévenu se livre de lui-même aux gendarmes le même jour. Les violences que la victime a subies lui ont voulu seize jours d’ITT.
Des violences entre automobilistes, mais aussi entre éboueurs jugées devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand
Des faits reconnus, mais une responsabilité minimiséeÀ la barre du tribunal, il reconnaît les faits, mais il n’accepte pas sa responsabilité. Il met en avant sa pathologie, une anxiété généralisée pour laquelle il est sous traitement depuis l’âge de 32 ans et « la volte-face » de la victime quand elle lui a demandé de partir.
J’étais en crise de panique, car je me suis vu SDF. Les menaces, c’était du pipeau, de l’intimidation
« C’est bien ce qu’on vous reproche, des menaces. Si vous étiez allé plus loin vous seriez aux assises, monsieur ! », le coupe la présidente.
Un prévenu sans affect pour la victimeMaître Lawrence Racot, l’avocat de la victime, et le procureur de la République mettent en avant l’absence d’affect du prévenu à l’égard de la victime et le fait qu’il ne se rend pas compte de la gravité de ses actes, se présentant presque comme une victime.
Maître Héas, le conseil du prévenu, parle d’une bouffée délirante lors des faits.
Deux ans de prison dont un an fermeLe tribunal a suivi les réquisitions du procureur. Le prévenu a été condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire de trois ans.
Il a une obligation de soins, d’indemniser la victime et de fixer sa résidence. Il lui est interdit d’entrer en contact avec la victime, de séjourner dans l’Allier et de détenir une arme pendant cinq ans. Le quinquagénaire est maintenu en détention.
Florence Farina