“Si les femmes deviennent plus visibles au Vatican, le français, lui, perd du terrain”, relève Romilda Ferrauto

Le 16 septembre 2021, Villa Bonaparte à Rome, Romilda Ferrauto, ancienne rédactrice en chef de la section francophone de Radio Vatican et désormais consultante auprès de la Salle de presse du Saint-Siège, a reçu des mains de Madame Élisabeth Beton-Delègue, ambassadrice de France près le Saint-Siège, les insignes d’officier de l’ordre national du Mérite. Dans son discours, après avoir remercié les différentes personnalités avec lesquelles elle a travaillé, la journaliste a souligné que « les personnes qui me connaissent bien savent que je suis du genre à couper les cheveux en quatre : je veux toujours comprendre, expliquer, décrypter, décortiquer ». « Je voudrais être la preuve qu’on peut garder sa liberté tout en servant loyalement une institution », a-t-elle poursuivi. « Liberté d’action autant que possible, liberté intérieure, toujours. Sans jamais se laisser embrigader ». Rappelant son engagement en faveur de la place des femmes dans la société, Romilda Ferrauto a souhaité faire « la démonstration que les femmes peuvent et doivent devenir visibles, y compris au Vatican », sans pour autant « devenir “comme” les hommes ou se positionner “contre” les hommes ». Elle a souligné qu’il faut de la détermination et être prêtes « à encaisser quelques humiliations », cependant, a-t-elle précisé, les choses ont évolué : « je suis donc optimiste malgré les retards, malgré les lenteurs, les machines arrière ». La journaliste a également évoqué un paradoxe : « Tandis que les femmes deviennent de plus en plus visibles au Vatican, le français, lui, perd du terrain », notant que « les évêques du sud de la France en visite ad limina s’en sont plaints la semaine dernière ». Romilda Ferrauto a conclu : « je voudrais être une icône du français qui résiste avec fierté et qui garde son prestige et son rayonnement. Sans nostalgie passéiste… »